une députée appelle le gouvernement à « la mise en place immédiate d’un plan »

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« La détresse psychique des bébés est à son paroxysme », dénonce la députée (Parti socialiste) Isabelle Santiago. Rapporteuse de la commission d’enquête sur les manquements des politiques de protection de l’enfance, elle exhorte, jeudi 30 mai, le gouvernement à mettre en place d’urgence un plan pour les pouponnières accueillant les enfants protégés.

« Le 24 mai, j’ai visité une pouponnière dans le département du Puy-de-Dôme » qui « fait face à un sureffectif chronique depuis quatre ans avec soixante-quatre bébés accueillis pour quarante places effectives », écrit Mme Santiago dans une lettre adressée à la ministre chargée de l’enfance, Sarah El Haïry, et consultée par l’Agence France-Presse (AFP).

« Les constats sont aberrants : le syndrome d’hospitalisme fait son grand retour dans notre pays », ajoute l’élue du Val-de-Marne. L’hospitalisme se caractérise par un ensemble de troubles somatiques ou psychiques atteignant un jeune enfant, à la suite d’une hospitalisation prolongée qui le prive de tout lien d’affection. La députée appelle à revoir le taux d’encadrement des pouponnières – qui accueille les enfants âgés de 0 à 3 ans –, « jamais revisité » depuis le décret de 1974, aujourd’hui « totalement obsolète », selon elle. Le décret prévoit un adulte pour six enfants le jour et trente enfants la nuit.

377 000 enfants placés

« Je vous demande la mise en place immédiate d’un plan pouponnière » et « propose que les normes d’encadrement se rapprochent d’un adulte pour trois enfants le jour et cinq la nuit », écrit Mme Santiago.

Quelque 377 000 enfants font l’objet d’une mesure de protection au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE), dont les services sont, depuis les grandes lois de décentralisation de 1982 et 1983, passés sous l’autorité et la responsabilité des départements.

Associations et professionnels de ce secteur alertent régulièrement sur le manque de moyens et d’effectifs, et estiment ne plus être en capacité d’assurer la prise en charge ni le suivi des mineurs en danger.

« Cette situation ne pourra se résoudre » sans un engagement « commun de l’Etat et des départements », estime Mme Santiago dans sa lettre à la ministre. La situation dans les pouponnières « commande une action immédiate pour garantir la sécurité psychique de ces enfants en danger ».

Le Monde avec AFP

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