les forces de l’ordre expulsent de l’école plusieurs dizaines d’étudiants mobilisés en soutien à Gaza

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Des gendarmes mobiles déployés devant un bâtiment de Sciences Po, à Paris, vendredi 3 mai 2024.

Les forces de l’ordre sont intervenues, vendredi 3 mai à la mi-journée, pour expulser d’un bâtiment de Sciences po Paris plusieurs dizaines d’étudiants mobilisés en soutien à Gaza depuis plusieurs jours. Le Comité palestine, qui rassemble les manifestants concernés, a annoncé dans un point presse diffusé en direct sur Instagram avoir « refusé le compromis » proposé par la direction – dont la teneur n’était pas connue au moment de l’intervention des forces de l’ordre.

L’arrivée de gendarmes mobiles et d’une compagnie républicaine de sécurité et l’évacuation a été en partie diffusée sur le même compte Instagram. Sur les images, plusieurs étudiants, assis par terre, sont saisis un par un par les épaules par un agent puis dirigés vers la sortie – parfois en étant traînés au sol. Dans un message publié quelques minutes plus tard, le Comité annonce que l’ensemble des étudiants se trouvent désormais à l’extérieur de l’établissement.

Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris avait décidé la fermeture de ses principaux locaux, vendredi 3 mai, en raison d’une nouvelle occupation par quelques dizaines d’étudiants mobilisés pour Gaza. « Suite au vote de l’occupation des étudiants, les bâtiments du 25, 27, 30, rue Saint-Guillaume et du 56, rue des Saints-Pères resteront fermés demain, vendredi 3 mai », signalait un message de la direction des ressources humaines de Sciences Po, envoyé jeudi soir aux salariés.

Après un débat interne sur le Proche-Orient jeudi matin, fruit de l’accord passé précédemment avec l’administration, qu’ils ont jugé « décevant, mais sans surprise », les étudiants du comité Palestine de Sciences Po avaient annoncé, jeudi après-midi, le lancement d’un « sit-in pacifique » dans le hall de l’école et l’occupation du campus a été votée par une centaine d’étudiants réunis en assemblée générale.

Dans le même temps, le début d’une grève de la faim a été annoncé par six étudiants « en solidarité avec les victimes palestiniennes ». Les grèves de la faim continueront jusqu’à « la tenue d’un vote officiel non anonyme au conseil de l’Institut pour l’investigation des partenariats avec les universités israéliennes », a déclaré Hicham, porte-parole du comité Palestine, devant la presse.

Débat organisé par l’UEJF place de la Sorbonne

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF), de son côté, organise toute la journée de vendredi une « table du dialogue », place de la Sorbonne, pour « débattre avec les étudiants juifs », « lutter contre la polarisation du débat » et « montrer que l’on peut se mobiliser sans insulter et invectiver ». Samuel Lejoyeux, président de l’UEJF, avait expliqué dans une tribune au Monde pourquoi il jugeait cet échange nécessaire.

Le campus Jourdan de l’Ecole normale supérieure (ENS) a été bloqué jeudi par des étudiants. A Lille, l’Institut d’études politiques a été fermé jeudi et les accès à l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) ont été bloqués. Vendredi matin, l’école de journalisme demeurait close, et la police était sur place. A Sciences Po Lille, une réunion entre direction et étudiants est programmée dans la journée.

A Sciences Po Lyon, « une petite centaine » de personnes occupaient jeudi soir un amphithéâtre, a annoncé une représentante de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) à l’Agence France-Presse. La cheffe des députés La France insoumise, Mathilde Panot, est venue leur « apporter son soutien » en fin de soirée après un meeting à Vénissieux, a-t-elle rapporté sur X. A Saint-Etienne, une poignée d’étudiants ont bloqué jeudi matin les accès à un site universitaire, avant d’être évacués par la police.

Le Monde avec AFP

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