huit journaux américains poursuivent OpenAI et Microsoft en justice

2382


Les ennuis judiciaires continuent pour OpenAI. Huit journaux américains, dont le Chicago Tribune, ont déposé plainte, mardi 30 avril, contre la société, créatrice de ChatGPT, et Microsoft, son principal investisseur. Les deux entreprises sont accusées par les médias d’avoir violé leurs droits d’auteur pour créer la technologie à l’œuvre dans les assistants utilisant l’intelligence artificielle (IA) générative, qui permet de produire des textes ou des images sur simple requête en langage courant.

« Ce procès découle du fait que [les entreprises] ont volé des millions d’articles protégés par le droit d’auteur des éditeurs, sans autorisation ni paiement, afin de commercialiser leurs produits d’intelligence artificielle générative, notamment ChatGPT et Copilot [de Microsoft] », détaille la plainte, déposée auprès d’un tribunal à New York.

Outre le Chicago Tribune, on trouve parmi les plaignants le New York Daily News, l’Orlando Sentinel, le South Florida Sun Sentinel, le San Jose Mercury News, le Denver Post, l’Orange County Register et le St. Paul Pioneer Press. Tous appartiennent à Alden Global Capital, un fonds spéculatif basé en Floride qui a créé le deuxième groupe de presse américain derrière Gannett, propriétaire d’USA Today.

Selon leurs avocats, « ce procès démontrera que les accusés doivent à la fois obtenir le consentement des éditeurs pour utiliser leur contenu et les rémunérer à leur juste valeur pour cette utilisation ». Ils reprochent également aux assistants d’IA le fait d’offrir des extraits d’articles et d’attribuer, dans certains cas, des informations trompeuses ou inexactes aux publications.

Violation des droits d’auteur

De nombreux auteurs, artistes et sites d’information accusent OpenAI et ses rivales de violation du droit d’auteur dans le cadre de la course à l’IA générative, qui nécessite des montagnes de données. A la fin du mois de décembre, le New York Times a lancé des poursuites contre OpenAI et Microsoft. Sollicitée par l’Agence France-Presse mardi 30 avril, OpenAI n’a pas commenté les accusations des journaux, mais a déclaré qu’elle « prend grand soin », dans ses produits et son processus d’entraînement des modèles d’IA générative, « de soutenir les organisations de presse ».

La start-up californienne a aussi mis en avant les « partenariats constructifs et les conversations avec de nombreux médias dans le monde entier pour explorer les opportunités, discuter des préoccupations et fournir des solutions ». Elle fait référence aux accords de licence de contenus passés avec des médias – dont Le Monde mais aussi l’agence de presse AP, le conglomérat espagnol Prisa Media et le groupe allemand Axel Springer – qui prévoient de fiabiliser les réponses des assistants d’IA en utilisant leurs contenus.

Dans l’affaire du New York Times, OpenAI s’est défendue, arguant que l’utilisation de données accessibles au public, y compris d’articles de presse, à des fins d’entraînement général des modèles, ne constituait pas une violation du droit d’auteur. La start-up a aussi accusé le quotidien américain d’avoir « piraté » ChatGPT, afin de produire des « résultats hautement anormaux » pour étayer sa plainte. De son côté, Microsoft a refusé de commenter les plaintes déposées.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link