une plainte déposée après la mort d’un détenu

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Le centre pénitentiaire de Roanne (Loire), le 12 janvier 2024.

Une plainte a été déposée, mercredi 13 mars, contre la prison de Roanne (Loire), où Eddy Gana, un détenu de 41 ans, a été retrouvé pendu dans une cellule du quartier disciplinaire en février, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

Le détenu est mort le 4 février à l’hôpital de Roanne, où il avait été conduit la nuit précédente par les secours en état de mort cérébrale, ont annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) des sources syndicales de l’administration pénitentiaire.

Dans sa plainte déposée contre le centre de détention de Roanne, consultée par l’AFP, le plaignant, Farès Gana, considère que « des surveillants sont responsables du meurtre de [son] frère [Eddy] ».

Farès Gana estime « qu’on a voulu faire payer à son frère, qui était “antisuicide” », de s’être évadé en mai 2012 de cette prison, arguant qu’il avait déjà « surmonté » dix-sept années de détention. Eddy Gana s’était évadé par ruse, en se rangeant avec les visiteurs à l’issue d’un parloir ; selon lui, son évasion avait été « suivie de sanctions parmi le personnel ».

Le parquet de Roanne a précisé à l’AFP que la plaine serait « jointe à l’enquête en cours en recherche des causes de la mort ».

Condamnations en 2001 et en 2020

« Dans la nuit du 3 au 4 février, il avait annoncé à 22 h 05 par l’interphone de sa cellule mettre fin à ses jours », a précisé pour sa part la direction régionale de l’administration pénitentiaire (DRAP), ajoutant qu’une « procédure de prise en charge adaptée [avait] été enclenchée dans les minutes qui ont suivi ».

A leur arrivée, des surveillants lui ont prodigué un massage cardiaque qui a permis de relancer son cœur, précise la DRAP.

Eddy Gana devait être libéré en novembre 2024. Il ne bénéficiait pas de suivi particulier car il n’était pas déclaré suicidaire, selon des sources syndicales et la direction de l’administration pénitentiaire. Il avait été placé à l’isolement à la suite d’une bagarre avec un autre détenu.

Selon le quotidien La Montagne, Eddy Gana avait été condamné une première fois en 2001 dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants. Il avait été condamné une nouvelle fois en novembre 2020 pour des faits similaires.

Le Monde avec AFP

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