Une baisse de ses effectifs inquiète la Protection judiciaire de la jeunesse

3018


Des salariées de la Protection judiciaire de la jeunesse lors d’un rassemblement à Paris, le 14 août 2024.

Pour protester contre « une casse sociale sans précédent », l’intersyndicale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), l’instance du ministère de la justice chargée d’accompagner les mineurs délinquants, mais aussi de protéger les mineurs en danger, avait appelé à la grève, mercredi 14 août.

En plein été, le mouvement a été suivi par 12,7 % des effectifs au niveau national, selon les chiffres du ministère de la justice – les syndicats n’ont pour le moment pas donné de comptage définitif. Les organisations syndicales (SNPES-PJJ-FSU, CGT-PJJ, UNSA-SPJJ et Interco-CFDT Justice) protestent contre le non-renouvellement, à la rentrée, d’environ cinq cents postes de contractuels, parmi lesquels des éducateurs, des psychologues ou encore des assistants sociaux.

Derrière cette annonce, il y aurait, selon les syndicats, le besoin de réaliser une économie de 1,6 à 1,8 million d’euros, comme le leur aurait expliqué la direction de la PJJ lors d’une réunion le 31 juillet dernier. En cause, « une dynamique de recrutement qui a entraîné une surconsommation de la masse salariale », justifie le ministère de la justice.

« Il y a déjà une liste d’attente d’un an »

Selon l’intersyndicale, la direction de la PJJ a également invoqué des « imprévus » ayant entamé son budget. Parmi ceux-ci, le versement d’une prime de fidélisation à des travailleurs de Seine-Saint-Denis, mais aussi une amputation partielle du budget de 700 000 euros, dans le cadre d’une large coupe de 10 milliards d’euros passée par décret en février, et une prime Jeux olympiques pour « mobilisation particulièrement élevée » qui sera versée à certains agents, mais aurait dû être davantage anticipée selon Marc Hernandez, co-secrétaire national du SNPES-PJJ-FSU, qui l’estime par ailleurs à 1 500 € maximum. « On a l’impression qu’on est en train de payer des approximations de gestion », se désole Eric Achard, secrétaire fédéral PJJ à l’Interco CFDT Justice.

Le ministère de la justice, sans s’étendre sur d’éventuels problèmes de gestion budgétaire, met quant à lui en perspective la hausse du budget de la PJJ depuis plusieurs années, « en étant passé de 740 millions d’euros en 2020 à 950 millions d’euros en loi de finances initiale 2024, soit une hausse de 27 % ». Sur le terrain, les syndicats parlent cependant de moyens insuffisants : « On travaille avec des enfants très fragiles, si vous retirez dix personnes dans certaines structures qui ont déjà cent mesures [judiciaires d’investigation éducative] en attente, on ne va pas pouvoir suivre les décisions du tribunal qui demande un suivi par un éducateur », explique Marc Hernandez. « Dans certains départements, il y a déjà une liste d’attente d’un an » avant le premier rendez-vous avec la PJJ, déplore Eric Achard.

Il vous reste 49.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link