un huitième suspect placé en détention provisoire

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L’attentat commis vendredi soir au Crocus City Hall, dans la banlieue de Moscou, a fait au moins 139 morts. Il a été revendiqué par l’organisation Etat islamique.

Un huitième suspect de l’attentat commis vendredi soir près de Moscou a été placé, mardi 26 mars, en détention provisoire par un tribunal de la capitale russe, a annoncé son service de presse sur Telegram. « Un tribunal de Moscou a placé en état d’arrestation un autre participant à l’attentat terroriste du Crocus City Hall », une salle de concerts à Krasnogorsk, dans la banlieue de Moscou, où au moins 139 personnes sont mortes, ont annoncé les autorités judiciaires sans détailler ce qui est reproché à cet individu.

Les quatre assaillants présumés ont été arrêtés samedi et ont été placés en détention provisoire dimanche après leur comparution devant un tribunal de la capitale. Ils sont accusés de « terrorisme » et encourent la prison à perpétuité. Leur détention provisoire, fixée jusqu’au 22 mai, peut être prolongée dans l’attente de leur procès, dont la date n’a pas encore été fixée. Selon le tribunal, deux des accusés ont plaidé coupables. L’un d’entre eux, un natif du Tadjikistan, a « reconnu entièrement sa culpabilité ». Trois autres suspects ont été placés en détention provisoire lundi. Selon l’agence de presse RIA Novosti, il s’agit d’un père et de deux de ses fils, dont l’un, né au Tadjikistan, détient la nationalité russe.

D’après les autorités, le huitième suspect est originaire du Kirghizistan, un pays d’Asie centrale voisin du Tadjikistan. Selon l’agence Interfax, il est âgé de 31 ans et possède la nationalité russe. Lors de l’audience, il a affirmé qu’il ne connaissait pas les prévenus accusés d’avoir planifié l’attentat et qu’il n’était pas au courant de leurs projets.

Cette attaque terroriste est la plus meurtrière dans le pays depuis une vingtaine d’années. Après que le porte-parole du Kremlin a refusé de commenter la revendication de l’Etat islamique au Khorassan (EI-K), une branche afghane de l’organisation, Vladimir Poutine a, lui, imputé l’attaque lundi soir à des « islamistes radicaux », tout en continuant d’évoquer une piste ukrainienne rejetée par Kiev et les Occidentaux.

Poutine est « une créature malade et cynique »

« Nous savons que [ce] crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles », a-t-il déclaré lors d’une réunion gouvernementale, évoquant ce lien pour la première fois, trois jours après la revendication de l’attaque par l’EI. « Nous savons qui a commis cette atrocité contre la Russie et son peuple. Ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire », a-t-il ajouté. « Il est important de répondre à la question de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine. Qui les attendait là-bas ? », s’est-il interrogé.

« Cette atrocité peut être un nouvel épisode de la série de tentatives de ceux qui, depuis 2014, combattent notre pays à travers le régime néonazi de Kiev », a ajouté le dirigeant russe. « Et les nazis, c’est bien connu, n’ont jamais dédaigné utiliser les méthodes les plus sales et les plus inhumaines pour atteindre leurs objectifs », a déclaré M. Poutine, reprenant son récit prétendant que l’offensive russe en Ukraine vise à renverser un régime néonazi.

« Poutine se parle à nouveau à lui-même, et c’était à nouveau retransmis à la télévision. Et à nouveau, il accuse l’Ukraine. C’est une créature malade et cynique », a réagi le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son discours quotidien lundi soir.

Le Kremlin a estimé mardi que M. Zelensky était un juif « un peu spécial », en réponse à une question sur la probabilité que lui et l’Ukraine puissent être liés aux djihadistes qui ont revendiqué l’attaque. « [C’est] un juif qui, à bien des égards, montre de la sympathie et un penchant pour l’esprit nationaliste qui imprègne les dirigeants du régime de Kiev », a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

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M. Peskov a refusé d’apporter plus de précisions. « Lorsque les enquêteurs le jugeront approprié et possible, des informations seront bien sûr fournies », a-t-il assuré. « Tant que l’enquête est en cours, les autorités officielles ne peuvent se permettre de faire des déclarations à ce sujet », a encore déclaré M. Peskov.

Le Monde avec AFP

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