Un an après le suicide du jeune Lucas, des doutes autour de l’existence ou non, d’une enquête administrative

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L’avocate de la mère de Lucas, Catherine Faivre, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) vendredi 12 janvier, avoir reçu l’information selon laquelle il n’y avait pas eu d’enquête administrative à la suite du suicide de l’adolescent, confirmant une information initiale de Mediapart. « Ce drame montre à quel point la lutte contre le harcèlement scolaire doit demeurer une priorité du gouvernement », avait déclaré à l’époque Pap Ndiaye, alors ministre de l’éducation nationale.

Il avait annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, en plus de l’enquête pénale diligentée par le parquet d’Epinal. Sollicité à plusieurs reprises par l’AFP au sujet de l’existence ou non d’une telle enquête administrative au sein du collège où était scolarisé Lucas, le rectorat de l’académie de Nancy-Metz n’a pas répondu. Le ministère de l’éducation nationale non plus. Quant au principal du lycée Louis-Armand de Golbey, il n’a, lui non plus, pas souhaité s’exprimer et a renvoyé l’AFP vers les services de l’éducation nationale.

En décembre, Mediapart déclarait que le principal n’avait jamais été auditionné dans cette affaire. « Pour moi, il n’y a pas de harcèlement scolaire. Il y a eu un procès pour des élèves qui ont émis quelques moqueries. C’est tout », avait-il déclaré au média. Contacté, le parquet d’Epinal n’a pas répondu.

Pourvoi en cassation

Lucas, 13 ans, s’était suicidé le 7 janvier 2023 à Golbey (Vosges), après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Ses proches avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont l’adolescent s’était dit victime de la part d’élèves de son collège.

La cour d’appel de Nancy a par ailleurs relaxé en novembre les quatre adolescents poursuivis pour des faits de « harcèlement ayant entraîné le suicide » de Lucas. En première instance, le tribunal avait reconnu les quatre mineurs coupables de harcèlement, mais sans retenir le lien de causalité entre ces faits et le suicide de Lucas.

Cette relaxe a constitué « un choc » pour la mère de Lucas, selon MFaivre. « Le système judiciaire aujourd’hui ne répond pas à la réalité vécue par les victimes de harcèlement scolaire qu’il convient de protéger », avait-elle déploré, avant d’annoncer un pourvoi en cassation. Le parquet général a également formé un pourvoi en cassation.

Le Monde avec AFP



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