Revolut toujours plus ambitieuse en France

3363


« Bâtir une banque globale qui soit aussi locale que les banques locales. » C’est ainsi que Nik Storonsky, fondateur et directeur général de Revolut, résumait sa stratégie à l’occasion de son passage à Paris pour assister au NBA Paris Game, le match du championnat de basket-ball américain opposant les Brooklyn Nets aux Clevelands Cavaliers, un événement délocalisé dans la capitale française, jeudi 11 janvier, dont la banque en ligne britannique est partenaire officiel.

Mais « en France, nous ne sommes pas encore très local, a-t-il reconnu. Nous avons une filiale locale mais pas encore tous les produits dont nous avons besoin ». Les objectifs du groupe pour le marché français sont pourtant ambitieux : Revolut veut passer de 2,5 millions à cinq millions de clients en 2024 et en vise 20 millions en 2028, soit davantage que le réseau des Caisses d’épargne aujourd’hui et près de deux fois plus que La Banque postale.

Pour atteindre l’envergure de ces acteurs historiques, la recette affichée est donc simple : devenir une banque aussi française que possible. Après le crédit à la consommation, les équipes françaises de Revolut (232 personnes aujourd’hui, 280 attendues fin 2024) travaillent au lancement d’une offre de crédit immobilier et du Livret A, en espérant pouvoir les commercialiser fin 2024 ou début 2025. Le tout en s’appuyant sur une application mobile régulièrement enrichie.

Changement de statut

« Nous voulons devenir la banque principale de nos clients et nous savons que pour y parvenir, il y a des musts en termes de produits », explique Antoine Le Nel, vice-président de Revolut en charge de la croissance.

Pour que les clients utilisent Revolut pour domicilier leurs revenus, payer leurs dépenses, emprunter et investir, il s’agit donc d’en finir avec l’image d’une banque « relais » pour les déplacements à l’étranger, qui a longtemps contribué à la croissance de l’entreprise, grâce à une offre tarifaire très avantageuse en matière de changes puis à des outils d’investissement dans les cryptoactifs.

Ce changement de statut est indispensable pour que le groupe, qui revendique aujourd’hui plus de 35 millions de clients dans 38 pays, puisse rester rentable, comme il l’est depuis 2021, malgré les importants investissements commerciaux engagés et la forte augmentation des effectifs mondiaux, passés de 2 800 personnes en 2021 à 8 000 aujourd’hui.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Les banques en ligne, nouveaux leviers de croissance pour les groupes bancaires

L’ambition affichée sur le marché française peut surprendre alors qu’Orange Bank se prépare à baisser le rideau, que La Banque postale a annoncé en décembre envisager de fermer Ma French Bank, et que BoursoBank est reparti à l’offensive en 2023 pour tenter de gagner trois millions de clients supplémentaires en trois ans, le nouvel objectif que lui a fixé sa maison mère, le groupe Société générale.

Il vous reste 45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link