Près de la moitié des « courriers de réprobation » envoyés par le rectorat de Versailles aux parents « posent question », selon Gabriel Attal

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Le rectorat de Versailles a envoyé l’an dernier 120 courriers « dits de réprobation » à des familles, dont 55 « semblent poser question », a indiqué, lundi 25 septembre, le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, lors d’un point presse à l’issue d’une rencontre avec le recteur. « Evidemment, des travaux vont se poursuivre pour identifier ce qui a mené à l’envoi de ces courriers, et s’il était justifié de les envoyer ou pas », a-t-il expliqué après une rencontre avec Etienne Champion, le recteur de l’académie de Versailles, en poste depuis juillet 2023.

Cette rencontre faisait suite à la révélation d’un courrier au ton menaçant, envoyé par le rectorat aux parents de Nicolas, un adolescent qui s’est par la suite suicidé à Poissy, dans les Yvelines, après avoir été victime de harcèlement scolaire.

Dans un entretien publié samedi 23 septembre par Le Parisien, Charline Avenel, l’ex-rectrice de Versailles, a présenté « des excuses aux parents de Nicolas », 15 ans, qui s’est suicidé à la rentrée, en son nom et au nom de l’institution qu’elle dirigeait au moment des faits, et a qualifié un courrier qu’ils ont reçu d’« inadmissible ». Elle affirme qu’elle n’avait « pas eu connaissance » du courrier polémique envoyé par le rectorat aux parents de l’adolescent qui dénonçaient des faits de harcèlement contre lui.

« Il y a eu une erreur, une faute »

Ce courrier avait été qualifié de « honte » par Gabriel Attal, qui a annoncé le lancement d’un audit sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la dernière année scolaire dans chaque académie. Vendredi, les termes d’un autre courrier du rectorat de Versailles, adressé en mai à des parents qui se plaignaient d’attouchements sexuels sur leur fille, ont également été condamnés par Gabriel Attal.

« Pourquoi je suis venu ici à Versailles ? D’abord pour faire la transparence. De quoi parle-t-on : (…) d’un courrier, appelé courrier de réprobation, qui est adressé à des personnes lorsqu’il y a des menaces, parfois des menaces sur l’intégrité physique d’agents de l’éducation nationale », a souligné Gabriel Attal lundi. Dans un tel cas, « évidemment que l’institution a vocation à se tenir aux côtés de ses agents et à le faire savoir », a-t-il ajouté.

Cependant, en l’occurrence, « ce qui s’est passé, c’est qu’il y a eu une erreur, une faute, c’est que ce courrier était adressé à des familles qui n’auraient pas dû [le] recevoir, dans des situations de harcèlement scolaire, même d’agression sexuelle », a poursuivi le ministre, évoquant un incident « pas acceptable ». Un plan interministériel sur le harcèlement scolaire doit être dévoilé mercredi par la première ministre, Elisabeth Borne, lors d’une conférence de presse.

Le Monde avec AFP

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