Nouvelle démission d’un membre de la Ciivise

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L’institution une nouvelle fois en crise. L’avocat Bruno Questel quitte la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) dont les membres se sont « désolidarisés » de lui après qu’il a défendu au tribunal en tant qu’avocat d’un père incestueux, a-t-on appris, vendredi 24 mai, de sources concordantes.

L’hebdomadaire Le Courrier de l’Eure avait révélé, mercredi, que Me Questel, nommé en avril au sein du collège directeur de la commission, avait assuré en tant qu’avocat la défense d’un père jugé pour inceste au tribunal d’Evreux le 16 mai. L’homme a été condamné. « J’ai accepté d’assurer sa défense car je ne sais pas. On ne sait pas ce qui s’est exactement passé. (…) S’il a commis une faute, c’est d’avoir dormi avec sa fille », avait plaidé l’avocat, cité par le journal.

Jeudi soir, dans un communiqué, les membres de la Ciivise se sont « désolidarisés » de ces propos et ont souhaité continuer leurs travaux sans lui. « Ces propos sont acceptables pour un avocat de la défense, mais la position première des membres de la Ciivise doit être d’écouter et défendre la position des victimes », a expliqué la secrétaire générale de la Ciivise, Alice Casagrande.

Dans un tweet jeudi soir, Bruno Questel a annoncé quitter la Ciivise « avec regret ». Il a expliqué qu’il « assistait » ce client « depuis dix ans sur d’autres questions ». « En décembre 2023, il m’a demandé de le défendre dans cette affaire », a-t-il ajouté, jugeant « difficile de se mettre en retrait à un mois de l’audience ».

Plusieurs polémiques

Ancien député du parti présidentiel, victime de viol dans l’enfance, il souligne devoir poursuivre son métier d’avocat car sa participation dans la Ciivise, commission temporaire, était bénévole.

La Ciivise, lancée en mars 2021 dans le sillage de la publication du livre de Camille Kouchner, La Familia grande, devait initialement achever ses travaux en décembre 2023. Sous la pression d’associations et d’élus, le gouvernement avait finalement annoncé son maintien, mais en écartant le très apprécié juge des enfants Edouard Durand, qui était à sa tête.

Le magistrat a été remplacé par un duo qui a rapidement fait long feu. Visée par une plainte pour agression sexuelle, la vice-présidente, Caroline Rey-Salmon, s’est mise en retrait de la Ciivise en février. Dans la foulée, a suivi la démission du nouveau président, Sébastien Boueilh, s’estimant « la cible de calomnies et d’attaques personnelles ».

La Ciivise a finalement repris ses travaux en avril sous l’égide d’un quatuor chargé notamment du suivi des préconisations déjà émises – quatuor devenu trio après la démission de Bruno Questel jeudi.

Le Monde avec AFP

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