les pays de l’OMS se laissent un an de plus pour parvenir à un accord

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Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), prononce sa déclaration lors de l’ouverture de la 77ᵉ Assemblée mondiale de la santé (WHA77) au siège européen des Nations Unies à Genève, en Suisse, le lundi 27 mai 2024.

La grippe aviaire touche de nombreux élevages aux Etats-Unis et la dengue frappe en Amérique latine, mais le monde ne dispose toujours pas d’un accord international contraignant pour la prévention et la réponse aux pandémies. Après avoir planché sur le sujet depuis deux ans et demi, les 194 Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont décidé de se laisser du temps, samedi 1er juin, au terme de la 77e assemblée mondiale de la santé qui s’était ouverte lundi à Genève (Suisse).

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C’est à l’occasion de cette réunion annuelle de très haut niveau que l’« organe intergouvernemental de négociation » (INB) devait soumettre une proposition de texte aux Etats membres. Mais il n’est pas parvenu à surmonter de profondes dissensions en dépit des progrès réalisés depuis son entrée en fonction en décembre 2021. Les pays ont donc prolongé son mandat jusqu’à la prochaine assemblée mondiale de la santé, dans un an, tout en se laissant la possibilité, si les progrès sont assez rapides, de convoquer une assemblée extraordinaire plus tôt pour y boucler les tractations.

Le projet d’accord mondial cherche à introduire de « l’équité » entre les pays riches et pauvres dans la réponse aux pandémies, après les graves inégalités constatées pendant la phase aiguë du Covid-19. Mais des désaccords persistent quant aux moyens d’y parvenir, en particulier dans les domaines du financement, des transferts de technologie et de savoir-faire qui comportent des enjeux de propriété intellectuelle, et des moyens de sécuriser l’accès aux traitements.

Des « différences fondamentales »

Un article en particulier cristallise les tensions. Il prévoit un « système d’accès aux agents pathogènes et de partage des bénéfices ». Dans ce mécanisme, la communication des données sur les agents pathogènes, indispensables à l’élaboration de contre-mesures, s’accompagnerait de garanties d’accès aux produits de santé élaborés grâce à ce partage d’informations. En pratique, l’OMS se verrait réserver un pourcentage de la production thérapeutique pour l’affecter aux pays les plus en difficulté.

Une longue réunion, mardi, a fourni un bon résumé des divergences. Le représentant de l’Afrique du Sud a dit, au nom des 47 pays membres de la région africaine de l’OMS, qu’un accord ne serait « significatif » que s’il impliquait des « changements fondamentaux du statu quo ». Il a appelé à la poursuite des tractations sous leur forme actuelle, en tenant pour acquis les passages du projet d’accord sur lesquels un consensus a été atteint, et en visant la fin 2024 comme dernier délai pour aboutir.

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