les évêques de France veulent mettre en place une instance de suivi des victimes adultes

3967


Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, s’exprime lors de la dernière journée de l’assemblée plénière des évêques, à Lourdes (Hautes-Pyrénées), le 22 mars 2024.

Le rendez-vous est toujours un moment-clé pour les évêques de France. Deux fois par an, les hiérarques de l’Eglise se réunissent à Lourdes (Hautes-Pyrénées) afin de discuter des sujets qui préoccupent l’institution et des évolutions qu’ils aimeraient lui voir prendre ou lui donner. L’assemblée plénière qui s’est close vendredi 22 mars, au bout de trois jours de travail, suivie d’une conférence de presse donnée, notamment, par l’archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, n’a pas échappé à la règle. Au menu de cette grande réunion, il y avait, entre autres, la réflexion sur une meilleure prise en compte des victimes adultes de violences sexuelles commises par des membres du clergé.

Depuis l’éclatement du scandale des violences sexuelles en son sein, l’Eglise a tenté de mettre en place des moyens pour lutter contre ce mal. Si la focale a d’abord été mise sur les victimes mineures, avec la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), en 2021, aujourd’hui, il s’agit pour les responsables catholiques de s’intéresser aussi aux adultes qui auraient subi des abus.

Victimes d’agressions et aussi parfois d’emprise psychologique ou spirituelle, les adultes ont été jusqu’à présent le point aveugle de la stratégie mise en place au niveau national, et aussi international, de lutte contre les abus. A Rome, notamment, où le pape a pris une série de décisions et de mesures pour lutter contre les violences sexuelles dans l’Eglise, le sujet semble encore largement ignoré.

« Aller au bout du travail »

Les évêques ont, cette semaine, entendu les conclusions du groupe de travail de Corinne Boilley, juriste de formation et ancienne secrétaire générale adjointe de la CEF, qu’ils avaient justement chargée, en avril 2023, de leur remettre un rapport sur le sujet. En novembre 2023, lors de la précédente assemblée, Mme Boilley avait fait un point d’étape, venant s’exprimer devant les évêques accompagnés d’une victime qui leur a, elle, livré son témoignage.

Dans ses conclusions, elle préconise la mise en place d’une instance nationale uniquement dévolue à la question des adultes victimes d’abus. « Il paraît nécessaire que celles et ceux qui ont ou auraient à se plaindre d’un prêtre, d’un diacre ou d’un laïc en responsabilité dans l’Eglise soient écoutés, orientés et accompagnés dans la justice de notre pays et vers la justice canonique selon les cas », a déclaré Eric de Moulins-Beaufort dans son discours de clôture des travaux, vendredi matin. Ou, a-t-il ajouté, « que leur soit proposé un chemin de justice restaurative si les deux premières voies n’étaient pas possibles ou pas suffisantes ».

Il vous reste 45.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link