Début d’un week-end de mobilisation contre l’A69, malgré l’interdiction de tout rassemblement

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Des militants arrivent dans un campement installé pour protester contre le projet d’autoroute A69 reliant Toulouse à la ville de Castres, près de Puylaurens, le 7 juin 2024.

C’était le premier jour d’un week-end de mobilisation contre l’autoroute A69 Castres-Toulouse. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi 7 juin à Puylaurens, dans le Tarn, alors que la manifestation a été interdite par crainte de violences.

Sur un terrain privé situé près du village, plusieurs chapiteaux ont été érigés et les opposants, parfois venus d’Espagne ou d’Allemagne, ont commencé à affluer, à l’appel de collectifs écologistes locaux et des Soulèvements de la Terre. « Il faut montrer au préfet, qui n’arrête pas de dire que la lutte décline, et aux élus qu’on est toujours déterminés », a fait savoir Laurent Prost, du collectif La voie est libre, précurseur de la mobilisation.

Alors que les stands et les chapiteaux où se tiendront débats et tables rondes se dressaient, des centaines de personnes convergeaient vers le lieu de rassemblement, garant leurs véhicules en suivant les indications de bénévoles souvent masqués et posant leurs tentes dans un vallon, entre champs et petites zones boisées. « Il doit y avoir entre 500 et 1 000 personnes », estime Laurent Prost.

Au plus fort de la mobilisation samedi, les organisateurs s’attendent à accueillir « entre 10 000 et 15 000 personnes ». A la demande du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, tout rassemblement sur le territoire de dix-sept communes du Tarn et de sept de Haute-Garonne a été interdit par les préfets de deux départements. Ces communes sont situées sur le tracé de l’A69.

Rejet du recours des militants

Les arrêtés préfectoraux ont été contestés par la Confédération paysanne et le Groupe national de surveillance des arbres devant le tribunal administratif de Toulouse, qui a rejeté vendredi soir leurs recours demandant la suspension de l’interdiction de la mobilisation. Plus de 1 000 gendarmes et policiers doivent au total être déployés, notamment samedi, lors d’une « manif’action » prévue par les militants.

Huit personnes ont pour le moment été interpellées, a annoncé vendredi soir le préfet du Tarn, Michel Vilbois, lors d’un point presse, où il a également annoncé la saisie de « 148 objets à destination d’arme », dont, a-t-il dit, des « planches à clou », des « couteaux de toutes tailles », des « frondes » ou des « serpettes ».

Ce sont des « objets destinés non pas à venir de manière sympathique et à refaire le monde autour de l’écologie mais bien à agresser les forces de l’ordre comme cela a été le cas lors des deux dernières manifestations », a-t-il jugé, évoquant par ailleurs la présence de « dix personnes “fichées S” » parmi les quelque 1 500 personnes contrôlées par les forces de l’ordre, en amont de l’évènement.

Parlant du potentiel scénario de la mobilisation du samedi, M. Vilbois a annoncé que l’objectif était de contenir les manifestants sur le terrain privé. « Il s’agit d’éviter absolument toute violence, on déploiera les moyens nécessaires », a déclaré le préfet, qui affirme que dans ces mobilisations « le cortège principal masque plusieurs autres cortèges qui ont pour objectif d’aller casser à droite et à gauche ».

Le Monde avec AFP

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