Les Etats-Unis et le Royaume-Uni bombardent des dizaines de cibles houthistes au Yémen

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Photo rendue publique par le centre de commandement de l’armée américaine le 3 février 2024, après les bombardements ayant visé des cibles houthistes au Yémen.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé avoir bombardé des dizaines de cibles au Yémen samedi 3 février, en réponse aux attaques répétées menées par les rebelles houthistes soutenus par l’Iran contre des navires. Ces raids aériens au Yémen interviennent au lendemain d’une série de frappes américaines contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, en représailles après la mort de trois soldats américains en Jordanie le 28 janvier.

C’est la troisième opération conjointe des Etats-Unis et du Royaume-Uni à l’encontre des rebelles yéménites, les forces américaines ayant déjà mené seules des raids aériens contre les rebelles, qui ont malgré tout continué leurs attaques.

Les frappes de samedi ont visé 36 cibles rebelles « dans 13 lieux au Yémen en réponse aux attaques continues des Houthis contre le trafic maritime international et commercial ainsi que les navires de guerre transitant par la mer Rouge », annonce un communiqué conjoint des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d’autres pays ayant apporté leur soutien à l’opération. L’attaque a visé « des arsenaux profondément enterrés, des systèmes et lanceurs de missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des radars des houthistes », ajoute le document.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que ces frappes « visent à perturber et à dégrader davantage les capacités de la milice des houthistes, soutenue par l’Iran, à mener ses attaques imprudentes et déstabilisatrices ». « Les forces de la coalition ont ciblé 13 sites associés aux installations de stockage d’armes profondément enterrées des Houthis, aux systèmes de missiles et aux lanceurs, aux systèmes de défense aérienne et aux radars », a-t-il déclaré dans un communiqué.

La capitale du Yémen parmi les cibles

Ni M. Austin ni la déclaration commune n’ont identifié les lieux précis qui ont été touchés, mais la télévision Al-Massirah des Houthis a précisé que « Sanaa, Hajja, Dhamar, Al-Bayda, Taëz et Hodeida » avaient été visés. Le ministère de la défense britannique a précisé que ses avions avaient notamment frappé deux stations utilisées pour diriger des drones de reconnaissance et d’attaque.

Tôt dimanche, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené une nouvelle frappe contre un missile antinavire des Houthis qui était « prêt à être lancé contre des navires en mer Rouge », selon le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Le Centcom avait déjà annoncé samedi avoir procédé à des frappes ciblant six missiles antinavires des houthistes. L’armée américaine a également détruit huit drones vendredi au large du Yémen et quatre au sol afin de « protéger la liberté de navigation » des attaques des rebelles.

Ceux-ci ont commencé à s’en prendre au trafic maritime en mer Rouge en novembre, disant viser des navires liés à Israël « en solidarité » avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.

Lire la chronique | Article réservé à nos abonnés Houthistes dans « Le Monde », du conflit au Yémen à la guerre Israël-Hamas

Les forces américaines et britanniques ont répliqué par des raids contre les rebelles, qui ont depuis également désigné les intérêts américains et britanniques comme des cibles légitimes.

Le risque d’une réponse « à l’escalade par l’escalade »

Après les frappes de samedi, le porte-parole des houthistes, Nasr al-Din Amer, a déclaré : « soit il y a la paix pour nous, la Palestine et Gaza, soit il n’y a pas de paix et pas de sécurité pour vous dans notre région ». « Nous répondrons à l’escalade par l’escalade », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

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La colère contre la campagne dévastatrice d’Israël à Gaza, qui a commencé après une attaque meurtrière sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, ne cesse d’enfler au Moyen-Orient. Le 28 janvier, un drone a frappé une base en Jordanie, tuant trois soldats américains et en blessant plus de 40. L’attaque a été attribuée par Washington à des groupes pro-Iran.

Les Etats-Unis ont répliqué vendredi par des frappes de représailles contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Irak et en Syrie, mais n’ont pas frappé le territoire iranien. L’Irak comme la Syrie ont condamné ces frappes, tandis que l’Iran a estimé qu’elles n’auraient « d’autre résultat que d’intensifier les tensions et l’instabilité ».

A la demande de la Russie, qui a accusé Washington de « semer le chaos » au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence lundi.

Le Monde avec AFP



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