Le gouvernement portugais a manifesté une « grande inquiétude » en apprenant cette semaine que Sao Tomé-et-Principe, l’une de ses anciennes colonies en Afrique, avait signé un accord de coopération militaire avec la Russie.
« Dès que cet accord a été connu, nous avons entamé des consultations avec les autorités de Sao Tomé », a affirmé le ministre des affaires étrangères portugais, Paulo Rangel, dans un entretien accordé jeudi 9 mai au soir à la télévision SIC Noticias.
« Le Portugal d’abord, puis d’autres pays européens ont exprimé surprise, appréhension et perplexité face à cet accord », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que Sao Tomé était un Etat « indépendant et souverain » et avait une « légitimité totale » dans la prise d’une telle décision.
Mais, a-t-il souligné, « comme nous nous trouvons dans une situation internationale où la Fédération russe est responsable d’une guerre d’agression qui, de surcroît, met en cause le continent européen, nous avons évidemment exprimé notre grande inquiétude ».
Les médias portugais se sont fait l’écho, à partir de mercredi, de l’information rapportée par des agences de presse russes selon laquelle Sao Tomé et la Russie avaient signé le 24 avril, à Saint-Pétersbourg, un accord de coopération militaire prévoyant la formation de troupes ou le déplacement d’avions et de navires russes dans cet archipel du golfe de Guinée.
Ces développements ont eu lieu alors que le président de Guinée-Bissau – une autre ancienne colonie portugaise –, Umaro Sissoco Embalo, était en déplacement en Russie pour assister aux commémorations de la victoire sur l’Allemagne nazie.