Le PNF a ouvert une enquête préliminaire visant Edouard Philippe et une élue havraise

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L’ancien premier ministre Edouard Philippe lors du lancement de la campagne politique du parti Renew Europe pour les élections européennes, à Lille le 9 mars 2024.

Des perquisitions sont en cours, mercredi 3 avril, à l’hôtel de ville du Havre (Seine-Maritime) ainsi qu’au siège de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, a appris Le Monde. Selon nos informations, confirmées par une source judiciaire, ces perquisitions sont menées dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte, en décembre 2023, par le Parquet national financier (PNF) des chefs de « prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral » visant le maire du Havre, Edouard Philippe, son adjointe chargée de l’innovation et du numérique et conseillère communautaire de la métropole, Stéphanie de Bazelaire, ainsi que la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias.

Les investigations ont été confiées à la direction territoriale de la police judiciaire de Rouen, comme le confirme une source judiciaire. Cette enquête est susceptible d’embarrasser l’ex-premier ministre Edouard Philippe, qui dit se « préparer » actuellement à une candidature au scrutin présidentiel de 2027.

Comme l’avait révélé Le Monde, une plainte avait été déposée, le 14 septembre, auprès du PNF pour « prise illégale d’intérêts, détournement de biens, favoritisme, concussion et harcèlement moral » par Judith (elle a requis l’anonymat, son prénom a été modifié). Cette dernière est l’ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine, dont le contrat à durée déterminée n’avait pas été renouvelé par le président de la collectivité, Edouard Philippe, en avril 2023, prétendument en raison d’un défaut d’expertise et d’implication. Judith avait déposé plainte contre Edouard Philippe, mais aussi Stéphanie de Bazelaire et Claire-Sophie Tasias.

Contactés par Le Monde, M. Philippe, Mme de Bazelaire, la mairie du Havre et la communauté urbaine n’ont pas encore donné suite.

Soupçon de contournement des règles des marchés publics

Au cœur de la plainte : un soupçon de contournement des règles des marchés publics en lien avec une convention d’objectifs pluriannuelle cosignée, le 30 juillet 2020, par Edouard Philippe, en tant que président de la communauté urbaine, et Mme de Bazelaire, comme présidente bénévole de LH French Tech.

En vertu de ce document, la communauté urbaine a chargé l’association LH French Tech – active depuis le 15 juillet 2020 (soit le jour de l’élection de M. Philippe à la tête de la métropole), dirigée par Mme de Bazelaire et dont le siège social est situé au domicile de l’élue – d’animer et d’exploiter la Cité numérique du Havre, nouvel édifice consacré aux métiers du numérique, de l’entrepreneuriat et de l’innovation.

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