le Hamas se dit prêt « pour une longue guerre d’usure » ; Benyamin Nétanyahou demande un « changement radical » à la frontière libanaise

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De la fumée s’échappe après un bombardement israélien dans le sud du Liban, le 16 septembre 2024.

Le ministère de la santé du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a annoncé, dimanche 15 septembre, un bilan de 41 226 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, déclenchée après l’attaque terroriste du mouvement islamiste, le 7 octobre. Au moins vingt personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, a-t-il précisé dans un communiqué, ajoutant que 95 413 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

Côté israélien, le conflit a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées en Israël le 7 octobre, 97 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Yahya Sinouar prêt à une « longue guerre d’usure »

Le chef du Hamas, Yahya Sinouar, a affirmé que le mouvement islamiste palestinien était prêt pour une « longue guerre d’usure » contre Israël, dans un message aux rebelles houthistes yéménites, qui ont mené dimanche une rare attaque au missile sur le centre d’Israël. Yahya Sinouar a aussi promis que les groupes de « la résistance » à Gaza, en Irak, au Liban et au Yémen allaient « briser la volonté d’Israël », selon le message publié par les houthistes.

« Je vous félicite d’avoir envoyé vos missiles au cœur de l’entité ennemie, en contournant (…) les systèmes de défense et d’interception », a dit Yahya Sinouar dans son message adressé au dirigeant des rebelles, Abdel Malik Al-Houthi. Les houthistes ont assuré avoir « percé » les défenses aériennes d’Israël, qui affirme que le missile s’était probablement fragmenté en plein vol sans être détruit.

« L’impact des fronts de soutien est en train de devenir plus efficace et plus important sur le chemin de la victoire », a déclaré le chef du Hamas. « Nos efforts conjoints avec vous » et avec les groupes alliés au sein de « la résistance » au Liban et en Irak « briseront cet ennemi et lui infligeront une défaite », a-t-il ajouté.

Benyamin Nétanyahou conditionne le retour des Israéliens déplacés à un « changement radical » à la frontière libanaise

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a dit lundi à l’émissaire américain Amos Hochstein, en visite en Israël, qu’un « changement radical » était nécessaire à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre le Hezbollah et l’armée israélienne sont quasi quotidiens depuis près d’un an.

M. Nétanyahou a « clairement et fermement affirmé qu’il ne serait pas possible de ramener nos citoyens sans un changement radical de la situation sécuritaire dans le Nord », a écrit son bureau dans un communiqué, en référence aux habitants évacués de leur maison à proximité de la frontière libanaise.

« La possibilité d’un cadre négocié pour le front nord s’éloigne à mesure que le Hezbollah continue de “s’enchaîner” au Hamas ; la dynamique est claire », avait par ailleurs déclaré le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, lors d’une discussion téléphonique dans la nuit de dimanche à lundi avec son homologue américain, Lloyd Austin, selon un communiqué publié lundi par son bureau. M. Gallant a, à la même occasion, « réitéré l’engagement d’Israël à éliminer la présence du Hezbollah dans le sud du Liban et à permettre le retour en toute sécurité des communautés du nord d’Israël dans leurs foyers ».

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« Nous n’avons pas l’intention d’entrer en guerre [mais] si Israël déclenche une guerre, nous y ferons face et les pertes seront énormes pour nous comme pour eux », avait déclaré, dimanche, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, lors d’un discours à Beyrouth.

Dix morts dans une nouvelle frappe à Nousseirat

Des Palestiniens examinent les décombres de bâtiments détruits par une frappe israélienne, à Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 16 septembre 2024.

Près d’un an après le début d’une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, les opérations de représailles israéliennes ne connaissent pas de répit dans le territoire assiégé et en proie à une catastrophe humanitaire et sanitaire.

Lundi matin, une frappe a touché une maison de Nousseirat, dans le centre de l’enclave, tuant dix personnes, a déclaré à l’AFP une source hospitalière. Couverts de draps blancs ensanglantés, plusieurs morts, dont un enfant, ont été transportés à l’hôpital Al-Awda de Nousseirat, selon des images de l’AFP-TV. Là, un homme, Abou Rachad Al-Qassas, pleure sur le corps d’un proche, avant d’être rejoint par d’autres Palestiniens pour prier.

« Ils ont bombardé ma maison alors que nous dormions, sans aucun avertissement (…). Mes petits-enfants sont morts », a déclaré Abou Rachad Al-Qassas d’une voix tremblante. « Je dis au monde que Nétanyahou et son gouvernement sont des criminels. » Dans le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur la maison de la famille Bassal, selon la défense civile. A Rafah, dans le Sud, deux autres ont péri dans un raid, d’après la même source.

Mahmoud Abbas à Madrid mardi après la reconnaissance de l’Etat de Palestine

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, doit se rendre mardi à Madrid pour une visite de quarante-huit heures, à « l’invitation de l’Espagne », après la reconnaissance par ce pays de l’Etat de Palestine, a-t-on appris lundi de source officielle palestinienne. M. Abbas doit être reçu par le premier ministre, Pedro Sanchez, et le roi d’Espagne, Felipe VI. Il se rendra ensuite à New York, où il est attendu vendredi, en vue de participer à l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, a dit une source à la présidence palestinienne, sans plus de précisions.

Felipe VI a reçu lundi les lettres de créances d’Hosni Abdel Wahed, premier ambassadeur en Espagne de l’Etat de Palestine, après sa reconnaissance par Madrid au mois de mai. M. Abdel Wahed, qui était chef de la mission diplomatique de la Palestine en Espagne depuis 2022 et jouissait d’un statut similaire à celui d’un ambassadeur, a changé officiellement de rang après la reconnaissance de l’Etat palestinien par Madrid.

Israël pourrait devenir un « paria » pour le « génocide » perpétré dans la bande de Gaza, selon des experts de l’ONU

Israël risque de devenir un Etat « paria », ont mis en garde lundi des experts indépendants des Nations unies, qui suggèrent de réfléchir à son adhésion à l’ONU au regard du « génocide » commis, selon eux, dans la bande de Gaza par les forces israéliennes. « Je pense qu’il est inévitable qu’Israël devienne un paria compte tenu de son agression continue et incessante contre les Nations Unies [et] les Palestiniens », a lancé Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, lors d’un point de presse à Genève.

Mme Albanese a accusé à plusieurs reprises Israël de commettre un « génocide » à Gaza depuis le début de la guerre. La juriste italienne – qui, comme ses collègues, est mandatée par le Conseil des droits de l’homme mais ne parle pas au nom de l’ONU – est l’une des critiques les plus virulentes d’Israël. Ce dernier a demandé son renvoi de son poste. Répondant aux journalistes par visioconférence, Mme Albanese s’est demandé « s’il ne faudrait pas s’interroger sur l’adhésion » à l’ONU d’Israël, « pour laquelle [il] semble n’avoir aucun respect ».

Mme Albanese et plusieurs de ses collègues experts ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme l’escalade de la violence et des violations des droits humains par Israël à Gaza mais aussi en Cisjordanie, le mépris d’Israël pour les décisions des tribunaux internationaux et ses attaques verbales contre l’ONU elle-même. Les rapporteurs ont également fustigé le « deux poids, deux mesures » des pays occidentaux et insisté sur le fait qu’Israël devait faire face aux conséquences de ses actes.

Le Monde avec AFP

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