Le CIO valide la participation de 25 athlètes russes et biélorusses aux JO de Paris 2024

4300


Le siège du Comité international olympique (CIO), le 25 mars 2024 à Lausanne.

A moins de deux mois du coup d’envoi des Jeux olympiques de Paris 2024 (du 26 juillet au 11 août), le contingent d’athlètes russes et biélorusses autorisés à prendre part à la grand-messe olympique augmente peu à peu. Samedi 15 juin, le Comité international olympique (CIO) a dévoilé une première liste de quatorze sportifs russes et onze Biélorusses qui participeront – sous bannière neutre – aux JO 2024, dans quatre disciplines : cyclisme sur route (4), gymnastique/trampoline (3), haltérophilie (2) et surtout lutte (16). Les athlètes concernés ont dû franchir l’obstacle des qualifications olympiques, mais également subit un double contrôle, par les fédérations internationales puis le CIO.

Les Russes et Biélorusses avaient été bannis du sport mondial à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février 2022, avant d’être réintégrés le 8 décembre 2023 par le CIO, à condition de satisfaire un ensemble de conditions. Seuls les athlètes individuels (pas d’équipes) peuvent ainsi participer sous bannière neutre (sans drapeau, ni hymne, ni couleurs du pays), pour peu qu’ils n’aient pas soutenu activement la guerre en Ukraine ni ne soient liés à l’armée ou à des agences de sécurité nationale. Les 25 noms d’« athlètes individuels neutres » (AIN) dévoilés samedi par l’instance basée à Lausanne satisfont donc à ces contrôles.

Vendredi, la Fédération internationale de natation, World Aquatics, avait de son côté accordé le statut de neutralité à une nageuse russe, Yuliya Efimova, ainsi qu’à un peu moins d’une dizaine de nageurs bélarusses. La brasseuse, sextuple champion du monde et triple médaillée olympique à Londres-2012 (200 m, bronze) et Rio-2016 (100 et 200 m, argent), a accueilli ce sésame, mais a redouté ne pas avoir le temps de valider sa qualification. « Ils m’ont donné (le statut neutre) aujourd’hui mais c’est un gros problème de ne pas avoir assez de temps pour les qualifications internationales. Les compétitions se terminent toutes le 23 juin : soit elles ont eu lieu, soit elles auront lieu la semaine prochaine », a-t-elle déclaré au micro de la chaîne russe Match TV.Ru, soulignant par ailleurs ne pas disposer de visa pour se rendre en Europe.

« Ils doivent avoir les mêmes droits que les autres »

Combien de Russes et de Biélorusses prendront part aux JO 2024, le maillot frappé du sigle « AIN », sur fond vert pomme – le choix du CIO, tout comme une courte composition musicale sans paroles, qui leur tiendra lieu d’hymne en cas de titre olympique ? En mars, l’instance tablait sur 36 Russes et 22 Bélarusses aux Jeux de Paris « selon le scénario le plus probable », et respectivement 55 et 28 « au maximum ». A titre de comparaison, lors des JO de Tokyo 2021, les Russes étaient au nombre de 330, alors que la Biélorussie avait qualifié 104 athlètes.

L’Ukraine se démène pour prévenir tout sportif russe de prendre part aux JO de Paris, vilipendant le statut de neutralité imposé par le CIO car estimant, par la voix de son ministre des sports, Matvi Bidny, que ces athlètes sont et seront « utilisés par l’immense machine de propagande » du Kremlin. Mais depuis des mois, l’instance internationale s’est employée à baliser le retour, sous strictes conditions, des athlètes des deux pays, bannis depuis l’invasion russe en Ukraine, en février 2022 – en violation de la Charte olympique.

« Les athlètes ne peuvent être tenus pour responsables des actes de leur gouvernement. S’ils soutiennent ces actes, ils sont sanctionnés. Mais si ce n’est pas le cas, ils doivent avoir les mêmes droits que les autres », a ainsi défendu le président du CIO, Thomas Bach, en mars, dans un entretien au Monde. Mais privés de leurs couleurs officielles, les « AIN » ne seront pas de la partie lors de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, et n’apparaîtront pas dans le tableau des médailles.

Reste la question d’un éventuel boycott des athlètes russes et biélorusses, menace agitée par la Russie ces derniers mois. Vendredi, après que Yuliya Efimova a reçu le statut de neutralité, le président de la Fédération russe de natation, Vladimir Salnikov, a déclaré à l’agence officielle TASS que la Russie ne se mettait pas en travers de leur chemin. « Nous n’avons pas interdit aux athlètes de demander ce statut, c’est son affaire personnelle ».

Réutiliser ce contenu



Source link