L’Agence nationale du médicament alerte sur les médicaments antirhume, Actifed Rhume, Humex, Rhinadvil et Dolirhume

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L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte lundi 23 octobre sur les vasoconstricteurs, permettant de désencombrer le nez, tandis qu’un représentant des laboratoires pharmaceutiques juge l’avis « prématuré ».

« En cas de rhume, évitez les médicaments vasoconstricteurs par voie orale », déconseille l’ANSM dans un communiqué. Elle appelle à ne pas utiliser les comprimés Actifed Rhume, Humex, Rhinadvil, Nurofen Rhume ou encore Dolirhume, contenant de la pseudoéphédrine. « Il y a des risques d’effet indésirables, rares, mais très très graves sur toutes les populations même sans facteur de risque et avec des utilisations limitées », insiste Christelle Ratignier-Carbonneil, la directrice de l’organisation au micro de Franceinfo.

L’utilisation de ces médicaments est susceptible de provoquer « des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux », prévient l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Pour la directrice « il y a des alternatives non médicamenteuses », estimant que pour un nez bouché, il faut éviter de s’exposer à « des effets indésirables très graves ». Elle recommande notamment d’« humidifier l’intérieur du nez avec des solutions de lavage adaptées : sérum physiologique, sprays d’eau thermale ou d’eau de mer » ou encore de « boire suffisamment ».

A cet avis, de ne pas utiliser les formes orales des médicaments vasoconstricteurs, se sont associés le Collège de la médecine générale, le conseil national professionnel d’ORL, ainsi que l’ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine.

Un avis « prématuré », selon des laboratoires pharmaceutiques

NèreS, représentant des laboratoires pharmaceutiques, juge, de son côté, « le rapport bénéfice/risque de ces médicaments encore favorable », estimant l’avertissement de l’ANSM « prématuré ».

NèreS fait valoir qu’à « ce stade, le nombre de cas de pharmacovigilance ne semble pas avoir évolué ». Selon ses données pour « un total de 1,16 milliard de boîtes dispensées », en seize ans, « 18 cas de PRES [syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible] ou de RCVS [syndrome de vasoconstriction cérébrale pouvant provoquer des AVC] ont été relevés », est-il expliqué.

« Selon un rapport présenté aux experts du comité d’évaluation des risques en pharmacovigilance, parmi les 18 cas recensés, deux peuvent être directement associés à la molécule. Pour les 16 autres, il existe d’autres facteurs confondants pouvant provoquer ou favoriser des PRES ou des RCVS », ajoute NèreS.

En février 2023, l’ANSM avait demandé la réévaluation des vasoconstricteurs à l’échelle européenne sur la base de nouvelles données, dont les détails n’ont pas été précisés. Les conclusions de l’Union européenne n’ont pas encore été rendues et la vente des médicaments susmentionnés reste autorisée.

L’avis de l’Union européenne décidera de leur disponibilité sur le marché et si elle doit être maintenue, modifiée, suspendue ou retirée, et ce dans toute l’Union européenne. Ces médicaments sont disponibles dans de nombreux pays, sans ordonnance.

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Le Monde

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