la seule lettre connue affranchie d’un 1 franc vermillon et de deux 1 franc carmin en vente chez David Feldman

4339


La maison suisse David Feldman – qui aura un stand à Paris-Philex 2024 – organise une semaine de ventes aux enchères, du 17 au 22 juin.

La France et ses ex-colonies seront plus particulièrement au programme de la session du mercredi 19 juin, avec des timbres du XIXe siècle, une collection sur la Libération et des pièces relevant d’à peu près toutes les spécialités (colis postaux, poste aérienne, variétés d’impression, chiffres-taxe, etc.), soit 876 lots au total.

Affiche de l’administration des Postes signée Etienne Arago, directeur général des Postes, datée du 16 décembre 1848, annonçant la mise en service des premiers timbres-poste français à compter du 1er janvier 1849.

Quoi de mieux pour commencer la vente des classiques de France avec deux affiches « historiques » de l’administration des Postes (l’une datée du 16 décembre 1848) annonçant la mise en service des premiers timbres-poste français à compter du 1er janvier 1849 et surtout les nouvelles règles postales, dont la suppression de la taxation des lettres « établie d’après la distance parcourue remplacée par une taxe fixe et uniforme » en fonction du poids de la lettre (estimation 2 000 à 2 800 euros).

Parmi huit plis bénéficiant d’une estimation à cinq chiffres avec ce premier timbre de France, le 20 centimes noir au type « Cérès », une lettre de Gex (Ain) pour Genève (Suisse) avec un 20 centimes noir « touché en haut sinon bien margé, oblitéré du grand cachet à date à double fleuron au type 11 du 5 janvier 1849, griffe rouge L.F. – Lettre Française – et taxe manuscrite 1 en rouge, cachet d’arrivée en rouge à Genève du 5 janvier », est estimée 60 000 à 90 000 euros.

Une lettre chargée du corps expéditionnaire d’Italie à Rome pour Trevoux (Ain), avec un affranchissement à 2 francs réalisé avec deux exemplaires du 1 franc carmin « Cérès », cachet à date « Corps Expéditionnaire d’Italie 2e division » du 10 décembre 1853, cachet d’arrivée au verso du 18 mai 1854 après transit par Paris, pointe à 15 000-24 000 euros.

Magnifique, la seule lettre connue affranchie avec les deux couleurs rouge (carmin et vermillon) du timbre à 1 franc de la première émission (1849) est mise aux enchères, « pièce mythique de la philatélie française », selon le vendeur : une lettre de Paris pour Lisbonne (Portugal) expédiée par la voie anglaise, affranchie à 3 francs, avec deux 1 franc carmin et un superbe 1 franc vermillon (220 000 à 300 000 euros).

1 franc vermillon et deux exemplaires du 1 franc carmin oblitérés grilles sur lettre avec cachet à date du 4 janvier 1850 de Paris pour Lisbonne via Southampton. Cachet de transit « PAID » du 5 janvier 1850 et taxe 490.

C’est la maison Calves, l’expert bien connu de la place parisienne, qui a été chargée d’authentifier cette pièce d’exception.

Dans une Newsletter du 21 mai, Christian Calves, Alain Jacquart et Vincent Beghin rappellent l’histoire de ces timbres : « Emis le 1er janvier 1849, le 1 franc vermillon ne tarde pas à poser problème à l’administration. Elle craint en effet que sa couleur, trop proche de celle d’un autre timbre (le 40 centimes orange), n’entraîne les postiers à commettre des erreurs, telles, par exemple, que vendre l’un à la place de l’autre (…). Dès le 1er décembre de 1849, une circulaire intime l’ordre aux receveurs de faire retour des 1 franc vermillon générateurs d’erreurs pour ne laisser en circulation que les timbres d’un rouge plus rouge… Le stock restant (soit 122 000 exemplaires) est détruit par incinération. Moins d’un an : voilà une durée de vie bien courte pour un timbre [dont] il ne subsiste que très peu d’exemplaires bien margés sur lettre, avec une couleur franche et un papier frais. C’est ce qui explique que le 1 franc vermillon soit aussi recherché. »

Outre que cette lettre est la seule connue sur laquelle le 1 franc vermillon côtoie des 1 franc carmin, les experts signalent « qu’elle est passée, au fil du temps, entre les mains des plus grands collectionneurs, et notamment de Roger Loeuillet, négociant en timbres-poste et ancien président de la Chambre syndicale française des négociants et experts en philatélie (CNEP), ou encore de Steven Walske, président d’une importante société informatique américaine. C’est d’ailleurs lors de la dispersion de sa collection, en 2003 à Paris, que cette lettre a été vue pour la dernière fois sur le marché philatélique », en décrochant une enchère de 120 000 euros.

On part sur la base d’une estimation identique pour une lettre recommandée d’Angers (Maine-et-Loire) pour Dole (Jura), affranchie d’un tête-bêche du 1 franc dans la nuance rouge-brun, comportant au verso les cachets à date « Ligne-de-Tours » et « Paris » du 19 février 1849.

Une « archive » de vingt et un ballons montés de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, tous au départ de Paris, boulevard de l’Hôpital, du 2 novembre 1870 au 19 janvier 1871 pour la destination de Coussay-les-Bois (Vienne), part sur une estimation de 4 000 à 5 000 euros. On y trouve entre autres, les ballons Le Galilée, La Ville de Châteaudun, Le Général Uhrich, L’Archimède, Le Jules Favre, Le Franklin, Le Général Renault, Le Parmentier, Le Newton, Le Vaucanson, Le Général Bourbaki, etc.

Dans cette veine, un ballon monté adressé en poste restante à Yokohama (Japon) affranchi avec un 80 centimes rose (Napoléon lauré dentelé), oblitéré étoile avec cachet à date de Paris du 17 octobre 1870, cachet d’arrivée à Yokohama le 10 décembre, la lettre étant ensuite réexpédiée à Paris en 1871, est estimé 40 000-60 000 euros.

Estimation de 40 000-60 000 euros pour ce  ballon monté adressé en poste restante à Yokohama (Japon) parti de Paris du 17 octobre 1870, cachet d’arrivée à Yokohama le 10 décembre, la lettre étant ensuite réexpédiée à Paris.

Cette estimation est dépassée – 50 000 à 75 000 euros – par un autre ballon monté, le Délivrance pour Port Natal par Pietermaritzburg (Afrique du Sud), affranchi d’un 80 centimes rose, cachet à date de Paris du 22 décembre 1870, cachet rouge de passage par Londres du 28 décembre 1870, « un des deux ballons montés connus pour l’Afrique du Sud et unique pour le Natal ».

On passe aux timbres du XXe siècle.

On peut relever au type « Pasteur », une épreuve collective sans « valeur faciale », avec dédicace de Georges-Henri Prud’homme (1873-1947), le dessinateur et graveur de cette série de timbres typographiés, à 500-800 euros.

Epreuve collective du type « Pasteur », avec dédicace de Georges-Henri Prud’homme (1873-1947), le dessinateur et graveur de cette série de timbres typographiés : 500-800 euros.

Une feuille de cinquante timbres « Recensement de la population » émis en 1982, variété couleur verte manquante, « une des seules feuilles restées intactes », est à 5 000-8 000 euros, ce qui fait au mieux le timbre à 160 euros, pour une cote au catalogue Yvert et Tellier (n° 2202b) de 535 euros.

Feuille de cinquante timbres « Recensement de la population » émis en 1982, variété couleur verte manquante : 5 000-8 000 euros,

Pour la poste aérienne, un pli de l’Ile-de-France (1928), enveloppe recommandée envoyée à New York (Etats Unis) par hydravion catapulté depuis le paquebot, affranchissement composé comprenant un timbre « Berthelot » avec rare variété de surcharge renversée, cachet de départ du 23 août 1928 et cachet d’arrivée du 31 août, émarge à 35 000-45 000 euros.

Timbre de la Libération : « Fougères (Ille et Vilaine), 1944 4 francs Claude Chappe, tirage cinq exemplaires, mais il semble que seul cet exemplaire authentique ait survécu, il n’ existerait donc pas en neuf. Grande rareté de Libération », selon le vendeur.

Très bien représentés, les timbres de la Libération commencent par Aigurande (Indre). Puis suivent Alençon (Orne), Annemasse (Haute-Savoie). On trouve aussi Fougères (Ille-et-Vilaine), à 2 000 euros ; non émis au type « Mercure » avec coin daté de Poitiers (Vienne), à 500 euros ; un ensemble de onze valeurs sur Les Rousses (Jura), à 1 600 euros.

Un des timbres de la Loibération des Rousses, Jura.

Un feuillet-souvenir émis le 8 mai 1947, avec treize timbres oblitérés et la signature du président Auriol, est estimé 2 400 euros. Cette rubrique de plus de deux cents lots se termine avec Sylvanes-les-Bains (Aveyron), de 60 à 2 400 euros, ou Vitré (Ille-et-vilaine), à 700 euros, selon la qualité des pièces.

Sylvanes-les-Bains (Aveyron), rare feuillet-souvenir émis le 8 mai 1947
 avec treize timbres oblitérés et avec signature du président Auriol. Très bon état. Estimation : 2 400 euros pour une cote catalogue de 8 750 euros.

Avant de passer aux ex-colonies, la vente disperse des collections, en albums ou en cartons, à tous les prix, jusqu’à 3800-7500 euros, par exemple, pour des classiques (1850-1900), tous états, le vendeur annonçant plus de 50 000 euros de cote.

La session se termine par près de deux cents lots sur Monaco et les ex-colonies françaises (bonnes pièces de Martinique, Guadeloupe, La Réunion, etc.), essentiellement en albums.

Une des pièces de la série « Tchad au Rhin » de 1946.

Un ensemble des 90 valeurs avec épreuves de luxe et blocs de quatre non-dentelés en bords de feuilles ou coins de feuilles de la série « Tchad au Rhin » de 1946 démarrera entre 3 000 et 4 200 euros.

Un bon indicateur de la faible valeur de certaines collections modernes, un ensemble de Côte d’Ivoire des années 1970-1985 constitué de plus de quatre cents épreuves de luxe, agrémentées de timbres et de blocs non dentelés (jusqu’à quatre exemplaires), est estimé 260 à 700 euros, ce qui ne fait pas cher « le bout ».

Saint-Pierre-et-Miquelon (1885), rarissime « 5 » surchargé sur 2 centimes lilas-brun sur paille au type « Alphée Dubois », estimé 40 000-60 000 euros.

En revanche, ne pas manquer en fin de vente, de Saint-Pierre-et-Miquelon (1885), le « 5 » surchargé sur 2 centimes lilas-brun sur paille (au type « Alphée Dubois »), neuf sans gomme, « pièce unique avec surcharge à l’endroit et grande rareté », estimé 40 000-60 000 euros, tandis que du même archipel, quatre timbres non émis uniques, neufs sans charnière, surchargés « France Libre/F.N.F.L. » (1941-1942) sont estimés 130 000/160 000 euros. Cette série avait été proposée par Roumet en 2018 au prix de départ de 140 000 euros, mais n’avait pas trouvé preneur.

Un des timbres de la série surchargée « France Libre/F.N.F.L. » (1941-1942) estimée 130 000/160 000 euros.

Petits prix, enfin, pour le territoire des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), une collection « a priori complète », neuve, poste et poste aérienne avec toutes les bonnes valeurs (années 1948 à 2000) dont un « Albatros », est estimée 600 à 1 100 euros, et 98 épreuves de luxe (1976-1984) sont à 360/650 euros.

Vente aux enchères du 19 juin, à partir de 10 heures, David Feldman International Auctioneers, Chemin du Pavillon, 2, 1218 Le Grand-Saconnex, Suisse. Tél. : 41 (0) 22-727-07-77 et courriel : info@davidfeldman.com.

Ventes David Feldman, demandez le programme

Les ventes aux enchères organisées en Suisse par David Feldman du 17 au 22 juin dispersent des timbres et des lettres du monde entier, soit près de 5 400 lots répartis sur six jours.

Lundi 17 juin : Egypte (des marques postales du XVe siècle à des timbres des années 1950).

Mardi 18 juin : Europe et outremer, dont la collection « Marcel » de Roumanie, ainsi que la 1re partie de la collection de Perse, récompensée d’une médaille de Grand or, de Bjorn Sohrne ; timbres et objets sur les Jeux olympiques et le football (dont des médailles de finalistes de diverses Coupes du monde de football ou un dessin à la mine de plomb représentant Jonny Weismuller, par André Lebon).

A noter une lettre de 1852 adressée en France avec affranchissement composé 25 centimes bleu foncé « Cérès » en plus d’un 9 k vert-jaune de Bavière, cachet de départ en demi-cercle « Kissingen 4-8 », les deux timbres ayant été oblitérés du cachet « roue de moulin 159 », à 70 000/90 000 francs suisses. Un timbre de Bavière (1920) surchargé « Sarre » renvoie à une estimation de 100 000 à 120 000 francs suisses.

Mercredi 19 juin : France et ses ex-colonies.

Jeudi 20 juin : Grande-Bretagne (dont des essais et des épreuves du « Penny black » ; une lettre du 7 août 1840 avec un bloc de quatorze du « Penny Black », à 35 000/40 000 livres, une bande de douze neuve de ce timbre, à 75 000/95 000 livres ; un bloc de douze sur papier expérimental, à 200 000/300 000 livres).

Vendredi 21 juin : collections du monde entier ; Etats indiens (avec la collection MacGillycuddy, de Barwani) ; faux de Spérati (dont un album comptant 235 classiques du monde entier, à 30 000/40 000 euros)…

Samedi 22 juin : Empire britannique (y compris les Antilles britanniques, la collection Michel Houde sur le bureau de poste consulaire britannique de Bangkok et l’Irlande).

David Feldman International Auctioneers, Chemin du Pavillon, 2, 1218 Le Grand-Saconnex, Suisse. Tél. : 41 (0) 22-727-07-77. Courriel : info@davidfeldman.com

Réutiliser ce contenu



Source link