La Serbie et le Kosovo mettent fin à leur différend sur les plaques d’immatriculation

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Des voitures attendent pour passer la frontière entre le Kosovo et la Serbie, à Merdare, au Kosovo, le 17 décembre 2023.

La discorde qui envenimait les relations entre la Serbie et son voisin, le Kosovo, depuis plus de deux ans a pris fin. Une toute première voiture immatriculée au Kosovo et portant la mention « RKS » (République du Kosovo) a pu franchir, lundi 1er janvier, peu après 8 heures du matin, le passage frontalier de Jarinje, entre le nord de ce territoire des Balkans à majorité albanaise et la Serbie. Le véhicule ne portait pas l’autocollant qui était obligatoire jusqu’ici pour masquer ces mêmes lettres, ainsi que l’écusson du Kosovo, avant d’entrer sur le territoire serbe.

Le média Kosovo Online, qui a rapporté la nouvelle sur son site Web, photos et vidéo à l’appui, précise que, côté serbe, une affiche placardée au poste-frontière se charge de rappeler que la mesure est purement pratique et qu’elle ne constitue en aucun cas une « reconnaissance de l’indépendance unilatéralement déclarée du soi-disant Kosovo ».

Cette histoire de plaques d’immatriculation n’a l’air de rien, mais elle constitue un progrès dans la normalisation des relations entre les deux pays, alors que la Serbie refuse de reconnaître l’indépendance du Kosovo, proclamée en 2008, après la guerre de 1998-1999 entre ces deux entités de l’ex-Yougoslavie. Au moment de pénétrer au Kosovo, les automobilistes immatriculés en Serbie se devaient également de masquer les emblèmes nationaux, en particulier les lettres relevant de l’immatriculation réservée au Kosovo dans le système administratif serbe, ce qui faisait bondir Pristina. Le premier ministre kosovar, Albin Kurti, avait assuré que la réciprocité serait appliquée en cas d’assouplissement de la Serbie.

Un accord conclu en 2011 mais jamais complètement appliqué

Sur ce dossier brûlant, c’est donc Belgrade qui a fait un pas en avant. Le 25 décembre 2023, le chef du bureau serbe pour le Kosovo, Petar Petkovic, avait annoncé que « l’autorisation sera donnée à tous les véhicules de circuler (…) afin de faciliter la liberté de mouvement des personnes ».

La Serbie et le Kosovo avaient accepté de reconnaître leurs plaques d’immatriculation mutuellement après un accord conclu en 2011 sous l’égide de l’Union européenne (UE). Sauf que la décision n’a jamais été complètement appliquée. Pis, elle avait mis le feu aux poudres lorsque, à l’automne 2021, Albin Kurti avait banni les plaques serbes du Kosovo, avant de revenir sur sa décision. Des barricades dans le nord du Kosovo, où une minorité serbe de 40 000 habitants échappe au contrôle de Pristina, étaient alors apparues.

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