la difficulté des responsables des masters les plus réputés pour gérer l’afflux de candidats

4636


Laurence Badel soupire. Encore un mois d’avril qui rime avec dossiers, tri, sélection, pression. En 2023, le prestigieux master relations internationales et action à l’étranger de Paris-I-Panthéon-Sorbonne a « explosé tous les records », selon sa directrice : 3 449 candidatures pour environ 38 places. « C’est très difficilement gérable », confie la responsable. La tendance ne devrait pas s’inverser cette année, alors que les premiers résultats sont prévus ce mardi 4 juin. Déjà 3 000 candidatures sont enregistrées sur la plate-forme Mon master, qui permet aux étudiants titulaires d’une licence de candidater pour poursuivre leurs études jusqu’au niveau bac + 5.

Pourtant, l’équipe pédagogique de Laurence Badel, composée d’une quinzaine d’enseignants, avait l’habitude de gérer l’afflux de demandes. Entre 1 400 et 1 800 en moyenne. Jusqu’à la mise en place de Mon master en 2023. Avant la plate-forme, les étudiants devaient déposer un dossier dans chaque université où ils postulaient. Un seul suffit désormais pour toutes les candidatures. Il devient donc possible d’envoyer, en un geste, sa demande à des masters situés aux quatre coins de la France – dans la limite de 15 en formation initiale et 15 en alternance. « La plate-forme a plus que doublé les candidatures en relations internationales, constate Laurence Badel, on n’en avait pas besoin. » Les enseignants-chercheurs se disent débordés.

Le master relations internationales de Paris-I a fait partie des cinq formations les plus demandées en 2023 sur la plate-forme, d’après les données publiées en avril en open data par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les quatre autres sont des parcours de droit et de psychologie : le droit pénal et sciences criminelles de l’université de Poitiers, la psychologie clinique et psychopathologie en thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle de l’université de Nîmes, le droit notarial de Lyon-III-Jean-Moulin et la psychologie du développement de Paris-Nanterre.

Recrutement compliqué

Chacune de ces formations explique son attractivité pour différentes raisons. « Nous sommes une filière d’élite juridique », expose fièrement Sylvie Ferré-André, directrice du parcours lyonnais de droit notarial interne, qui a reçu environ 1 500 candidatures pour 20 places en 2023. « Les relations internationales sont très attrayantes, indique Laurence Badel. Notamment car il y a une demande importante d’experts en France, avec la multiplication des think thanks ces dernières années. »

Il vous reste 70.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link