La rédaction de Libération a exprimé, mercredi 13 mars, son soutien à la dessinatrice Coco, survivante de la tuerie de Charlie Hebdo, après les tombereaux d’insultes et les menaces de mort dont elle fait l’objet depuis la publication, l’avant-veille, dans le quotidien, d’un dessin sur la famine dans la bande de Gaza.
Titré « Ramadan à Gaza », il représente un homme affamé courant derrière des rats au milieu de ruines d’où dépasse un cadavre, tandis qu’une femme lui tape sur la main en lançant « T-t-t, pas avant le coucher du soleil ! ».
Le dessin « souligne le désespoir des Palestiniens, dénonce la famine à Gaza », bombardée sans relâche par l’armée israélienne, où l’ONU redoute une famine généralisée, « et moque aussi l’absurdité de la religion », a fait valoir Coco, mardi, sur X, où elle a publié un « petit florilège » des menaces de mort et des messages antisémites reçus depuis sa publication.
« Tout bonnement immonde »
« Vous n’aurez pas notre haine mais vous la méritez », a notamment commenté sur X la députée La France insoumise (LFI) Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon, évoquant le dessin, jugé « tout bonnement immonde » par une autre députée LFI, Sarah Legrain.
Sur le même réseau, un internaute lui lance, en anglais : « Cours, cours pute… Tu seras abattue bientôt. Toute la famille morte. » « Ils auraient dû te liquider le 7 janvier », abonde un autre, évoquant l’attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, en 2015. La dessinatrice vit, depuis, sous protection rapprochée.
« Ces attaques envers notre consœur ne doivent en aucun cas être banalisées, et nous l’assurons de notre solidarité et notre soutien », disent la direction de la rédaction et la Société des journalistes et du personnel de Libération, dans un communiqué publié mercredi. La rédaction de Charlie Hebdo lui a également exprimé son soutien.
« Nous condamnons, nous dénonçons avec force cette vague de menaces, [d’]injures et [d’]intimidations, certaines comprenant des menaces de mort que nous prenons très au sérieux », avait déjà déclaré mardi à l’Agence France-Presse (AFP) Dov Alfon, directeur de la rédaction de Libération, que la dessinatrice a rejoint en 2021. « Cette violence ne doit pas être banalisée », a-t-il ajouté, sans se prononcer sur d’éventuelles plaintes.
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a également apporté son « plein soutien » à Coco sur X. « Pour toujours à tes côtés, et aux côtés de Charlie », a-t-il ajouté.
