« Cet été, j’ai travaillé en cuisine dans un hôtel durant quatre mois sur l’île de Corfou. Au bout d’un mois, j’étais épuisée. Je travaillais sept jours sur sept, parfois dix heures par jour, et sans évidemment que mes heures supplémentaires soient déclarées », explique Nefeli Konstantopoulou, 26 ans. La jeune femme n’a touché que 1 200 euros brut par mois pour ces horaires extensifs et ne pourra percevoir que durant trois mois une aide pour les saisonniers, qui s’élève à 510 euros. « Comment vivre avec cette somme actuellement à Athènes ? », déplore la cuisinière qui loue un studio en banlieue de la capitale pour 350 euros.
Face à ce constat, la Confédération des employés de l’hôtellerie et de la restauration a appelé à une grève dans tout le pays mercredi 23 octobre et à une manifestation devant le ministère du travail à Athènes. « Le tourisme est le secteur qui contribue le plus au PIB du pays, il ne cesse d’atteindre des records, mais pour ses salariés, les conditions de travail ne se sont pas améliorées depuis la fin de la crise économique [de 2018] », déplore le président du syndicat Giorgos Hotzoglou. Selon la Banque de Grèce, de janvier à août, le nombre de touristes a augmenté de 9,9 % dans le pays. En 2023, la Grèce avait déjà accueilli 32,7 millions de visiteurs étrangers, dépassant le précédent record de 31,3 millions en 2019, et en 2024, selon le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, une hausse significative devrait être à nouveau enregistrée.
Giorgos Hotzoglou demande au gouvernement à ce qu’une solution soit trouvée pour les 120 000 saisonniers d’un secteur qui emploi 500 000 personnes. « Depuis 2018, nous réclamons à ce qu’ils puissent toucher le chômage normalement sur plus de trois mois si nécessaire. Certains salariés ne travaillent que de mai à septembre, en particulier dans le nord de la Grèce, où la saison est courte », souligne le quinquagénaire qui est lui-même serveur au casino des monts Parnès, au nord d’Athènes.
8 000 postes non pourvus
Alors que le salaire moyen dans le secteur reste de 1 200 euros brut par mois, le syndicat réclame aussi une augmentation de 12 % sur les deux prochaines années pour faire face à l’inflation. « Cette année, 8 000 postes n’étaient pas pourvus dans la restauration et l’hôtellerie, car les conditions de travail sont difficiles et les salaires trop peu élevés. Après la pandémie de Covid-19, un grand nombre d’employés sont partis à Chypre ou en Italie, où ils sont mieux payés », souligne Giorgos Hotzoglou.
Il vous reste 35.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.