une version totalement remaniée des « recettes » adoptée à l’Assemblée contre l’avis de la majorité parlementaire

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Le ministre du budget et des comptes publics Laurent Saint-Martin et le ministre de l’économie et des finances Antoine Armand le 31 octobre 2024 à l’ELysée, à Paris.

L’Assemblée nationale a approuvé lundi 4 novembre, avec les voix de la gauche, une version profondément remaniée de la partie « recettes » du budget 2025 de la Sécurité sociale, contre l’opposition des députés macronistes et de droite qui ont voté contre. Le texte amendé, qui prévoit notamment 17 à 20 milliards de cotisations supplémentaires selon les députés, a été approuvé par 126 voix « pour » et 98 « contre ». L’Assemblée va ainsi pouvoir entamer en soirée l’examen de la partie « dépenses » du texte.

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En augmentant notamment les cotisations sur les revenus du capital ou les dividendes, la gauche a « dégagé de manière raisonnable (…) un niveau de financement de la protection sociale et de la sécurité sociale à hauteur des besoins », s’est félicité le socialiste Jérôme Guedj.

Les élus du « socle » gouvernemental ont eux fustigé un texte « vidé de son sens et de tout sérieux, politique et budgétaire », comme l’a résumé François Gernigon (Horizons). « Vous avez créé des taxes et des charges pour près de 17 milliards », a déploré Thibault Bazin (LR) en s’adressant aux élus du Nouveau Front populaire (NFP). « Et là, les victimes, ce ne sont pas les grandes fortunes, ce sont les classes moyennes qui travaillent », a-t-il dit, fustigeant un texte qui « ne ressemble plus à rien ».

Soutien tacite du RN

« La débâcle est complète pour le gouvernement ! Nous avons transformé la partie recettes du budget de la Sécurité sociale au service de la redistribution et du partage des richesses », a salué sur X la députée LFI Clémence Guetté, qui présidait la séance. « Il existe une majorité pour gouverner sur la base du programme du Nouveau Front Populaire », s’est réjoui son collègue du Nord, Aurélien Le Coq.

Pour obtenir ce vote favorable, le Nouveau front populaire a dû compter sur l’abstention du Rassemblement national. Le RN, qui avait critiqué le texte initial du gouvernement, a également dénoncé « les dingueries fiscales que la gauche a imposées ». Mais il a choisi de s’abstenir pour ne pas mettre un terme prématuré aux débats – le rejet de la partie « recettes » aurait en effet entraîné celui de l’ensemble du texte.

Ce soutien tacite du RN a notamment permis à la gauche de remporter, un peu plus tôt, une victoire symbolique sur la réforme des retraites, avec l’adoption d’amendements s’opposant à la réforme.

Ces amendements socialiste, insoumis et communiste, adoptés par 178 voix contre 76, modifient une annexe du texte, en y abrogeant le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. « Allons pour le symbole, nous allons voter cet amendement », avait annoncé le député RN Matthias Renault. Le ministre du budget Laurent Saint-Martin a lui invité le PS à ne pas sombrer « dans la démagogie à travers cet amendement »« Accompagnez plutôt ceux qui sont responsables dans cette affaire en réduisant nos déficits publics », a-t-il dit.

« Aujourd’hui, c’est une première étape symbolique », a souligné le député LFI Manuel Bompard, en donnant rendez-vous aux députés le 28 novembre, pour l’examen d’une proposition de loi LFI se proposant elle aussi d’abroger la réforme, qui aura elle des chances de passer.

Le Monde avec AFP

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