démonstration de force de l’opposition à deux semaines de l’élection présidentielle

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Manifestation en faveur de la démocratie, avant les élections générales du 2 juin, sur la place Zocalo, à Mexico, le 19 mai 2024.

L’opposition au président Andrès Manuel Lopez Obrador (dit AMLO) a fait une démonstration de force dimanche 19 mai, à deux semaines du scrutin du 2 juin, qui va renouveler la présidence, le Congrès, les mairies et neuf postes de gouverneur. Des rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes du pays et en particulier dans la capitale Mexico, où 95 000 personnes, selon la police, étaient réunies sur le Zocalo, la plus grande place publique du pays.

Cette marée rose, comme elle se dénomme, manifestait pour la quatrième fois depuis 2022 « contre l’autoritarisme du président et pour la démocratie ». Elle se présente toujours comme un mouvement de la société civile mais ne se définit plus comme non partisane, comme lors des mobilisations de février 2023 contre la réforme électorale impulsée par le gouvernement mais invalidée par la Cour suprême. Cette fois, la marée rose a invité la candidate de l’opposition Xochitl Galvez à s’exprimer et à la représenter à l’élection présidentielle.

Ainsi, au milieu du rose dominant porté par les manifestants, apparaissaient les drapeaux bleus du PAN, rouges du PRI et jaunes du PRD, les trois partis politiques réunis derrière la candidature de Xochitl Galvez. « Nous ne sommes pas neutres et ne l’avons jamais été, car nous luttons depuis le début contre le président. Et la seule qui peut mettre fin à la dictature obradiste, c’est Xochitl Galvez. Donc il était logique qu’elle devienne notre leader », estime le médecin Martin Esteban Hernandez, qui participait à cette marche pour la troisième fois. L’immense majorité des participants appartiennent aux classes privilégiées du pays, cible préférée des attaques du président dans sa conférence de presse quotidienne (mañanera).

Galvez en contradiction avec son parti

A plusieurs reprises dans son discours, la candidate a insisté sur le caractère citoyen de la mobilisation en affirmant qu’« avant les partis politiques, ce sont la République, la démocratie et notre pays qui nous réunissent ». La sénatrice, qui a près de 20 points de retard dans tous les sondages depuis des mois sur la candidate de la gauche, Claudia Sheinbaum, a tenté tout au long de cette campagne de se détacher des partis qui la soutiennent.

« C’était une décision logique alors que le PAN et le PRI qui ont gouverné le pays sont très impopulaires, estime le politologue Jorge Zepeda. Xochitl Galvez a gagné la candidature car elle est la plus progressiste des cadres de ces partis. Face à l’énorme popularité du président, l’opposition a choisi curieusement une candidate plus proche de l’obradisme. » Ainsi Mme Galvez a promis de ne pas supprimer et même de renforcer les aides sociales impulsées par le gouvernement, en contradiction avec la position de son parti, le PAN, pour qui mieux vaut « apprendre à pêcher qu’offrir des poissons ».

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