de Kaboul à Istanbul, les manifestantes mobilisées pour leurs droits

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Des personnes participent à une manifestation pour réclamer l’égalité des sexes et exiger la fin des violences à l’égard des femmes, lors de la Journée internationale des droits des femmes, à Bruxelles, Belgique, le 8 mars 2024.

De l’Afghanistan sous domination talibane à la France où le droit à l’avortement entre dans la Constitution, en passant par la République démocratique du Congo où le premier vœu est la paix, la Journée internationale des droits des femmes a mobilisé vendredi, sous des formes diverses.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre « un retour en arrière » pour les droits des femmes, « tant dans les pays en développement que dans les pays développés », lors d’une cérémonie à New York.

France

Des manifestants défilent lors de la Journée internationale des droits des femmes, à Bordeaux, le 8 mars 2024.

« Mon corps, mes choix, mes droits » : des milliers de personnes, en grande partie des femmes, défilent vendredi à Paris et dans plusieurs villes de France, des manifestations festives mais émaillées à Paris de bousculades entre pro-Palestiniens et militants pro-Israël.

« IVG, PMA, c’est mon corps, c’est mon choix », ont notamment scandé des manifestantes qui se sont retrouvées en début d’après-midi à Paris place Gambetta, peu après la cérémonie inscrivant la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, organisée place Vendôme en présence du président Emmanuel Macron et de nombreuses figures du féminisme.

Afghanistan

Des Afghanes ont manifesté discrètement et comme elles le pouvaient, la répression des autorités talibanes à leur encontre les empêchant de sortir dans les rues. Dans plusieurs provinces, elles se sont réunies en petit nombre pour demander que les restrictions de droits les frappant, comme leur exclusion de l’enseignement secondaire et des universités, soient levées.

Dans la province de Takhar (nord-est), des images publiées par des militantes féministes montrent sept femmes tenant des papiers devant leur visage, avec l’inscription « Droits, Justice, Liberté ». Dans celle de Balkh (nord), plusieurs femmes ont posé devant une bannière avec les mots « Sauvez les femmes d’Afghanistan ».

Le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, a rétorqué que les talibans, revenus au pouvoir en 2021, respectaient les droits des femmes dans le cadre de l’islam.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’espoir des femmes s’éteint en Afghanistan

Pakistan

Des partisanes du parti religieux Jamaat-e-Islami participent à un rassemblement à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes à Lahore, au Pakistan, le vendredi 8 mars 2024.

Des centaines de femmes ont manifesté dans les grandes villes du pays, une mobilisation critiquée par les groupes religieux conservateurs qui lui reprochent d’importer des valeurs occidentales.

« Nous faisons face à toutes sortes de violences : physique, sexuelle, culturelle où les femmes sont échangées pour régler des différends, les mariages d’enfants, le viol, le harcèlement au travail, dans les rues », a déclaré Farzana Bari, organisatrice principale de la manifestation à Islamabad, où des centaines de femmes se sont réunies pour danser, chanter et écouter des discours.

République démocratique du Congo

Pour cette journée habituellement festive et colorée, des milliers de Congolaises se sont vêtues de noir, en signe de deuil pour les morts des conflits dans l’est du pays.

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« Nous, les femmes du Congo, refusons la guerre, le viol et le pillage de nos ressources », clamaient les calicots et banderoles brandis par plusieurs milliers d’entre elles qui ont marché dans les rues de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, une des provinces de l’Est meurtries par des décennies de violences armées.

Afrique du Sud

Manifestation organisée par le Conseil des députés juifs d’Afrique du Sud à l’occasion de la Journée internationale de la femme à Johannesburg, le 8 mars 2024, en soutien aux femmes otages prises par les militants du Hamas lors des attaques du 7 octobre 2023.

Près de 200 femmes et militantes ont marché à l’appel du Conseil juif sud-africain sous la bannière « Me Too sauf pour les Juifs », pour dénoncer des viols et exactions commis par le Hamas sur des otages israéliens à Gaza.

« Nous sommes profondément attristées par les horreurs et les atrocités commises par les terroristes du Hamas », a fustigé une des organisatrices, Gabriella Farber Cohen, dénonçant le silence du président Cyril Ramaphosa.

Russie

Un soldat de la garde d’honneur offre des fleurs à des femmes à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes à Saint-Pétersbourg, en Russie, le vendredi 8 mars 2024.

A Moscou et dans les régions ukrainiennes occupées, des membres des forces armées ont distribué des fleurs aux passantes. Le président Vladimir Poutine a salué les femmes participant à l’offensive en Ukraine. Dans son discours, il a déclaré qu’il rendait un hommage particulier à celles « qui accomplissent des missions de combat ».

Selon le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, plus de 300 000 femmes « servent et travaillent dans les forces armées » russes. Dans un message vidéo, il a remercié les mères des soldats qui se battent en Ukraine : « Vous avez élevé de véritables patriotes et de vaillants défenseurs de la patrie ».

Ces dernières semaines, des épouses de soldats mobilisés avaient organisé des manifestations devant le Kremlin pour demander que leurs maris soient ramenés du front.

Turquie

Une femme (C) brandit un panneau sur lequel on peut lire en turc : « Cette résistance est l’héritage de ma mère », à Istanbul, en Turquie, le vendredi 8 mars 2024.

Des centaines de femmes ont commencé à se rassembler en fin de journée dans une rue menant à la place Taksim d’Istanbul, qui comme les années précédentes est interdite d’accès. Des policiers formaient des cordons dans le quartier pour empêcher tout rassemblement sur ou aux abords immédiats de la place Taksim, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.

Une marche est également prévue dans la capitale, Ankara, sur une artère où les manifestations sont interdites depuis plusieurs années également.

Italie

Des manifestantes font grève pour exiger la fin de la violence domestique et raciste, des guerres et de la culture « machiste » qui prévaut dans le pays, à Rome, en Italie, le 8 mars 2024.

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues à Rome et à Milan pour des manifestations appelant notamment à faire cesser la violence contre les femmes, après plusieurs cas de féminicides au grand retentissement.

Au moins 10 000 personnes se sont réunies dans la capitale dans le Circo Massimo, une ancienne arène romaine, selon la police. Elles étaient un millier environ à Milan, où une pancarte disait « Les filles veulent juste avoir des droits humains fondamentaux ».

D’autres disaient leur opposition à la première ministre d’extrême droite, Giorgia Merloni, qui se décrit comme une « mère chrétienne » et est opposée à l’avortement.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés En Italie, le droit des femmes selon Giorgia Meloni

Le Monde avec AFP

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