comment le lien lycées-enseignement supérieur s’est tissé dans les Hauts-de-France

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Jusqu’à minuit, jeudi 14 mars, ils devaient assurer la hotline, comme chaque soir depuis le début de cette semaine cruciale où élèves de terminale et étudiants souhaitant se réorienter ont dû formuler définitivement leurs vœux d’affectation dans l’enseignement supérieur. Au bout du fil du numéro vert de Parcoursup : des psychologues de l’éducation nationale (PsyEN, ex- « conseillers d’orientation ») du rectorat de la région académique des Hauts-de-France, qui forment une équipe de douze au sein de la délégation à l’information et à l’orientation.

Cette cellule, directement rattachée au rectorat, n’a pas d’équivalent en France par son ambition clairement affichée : donner une existence à la liaison entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur. Ce sas encore largement non identifié est une zone grise à l’origine d’une grande part du stress que génère la procédure Parcoursup.

Dans un territoire marqué par une forte autocensure des lycéens à l’égard de l’enseignement supérieur, la stratégie adoptée par la cellule de région académique pour l’orientation vers l’enseignement supérieur (Craoes) a été de mailler le plus finement possible la région, en lien étroit avec les cinq universités de Lille, d’Artois, du Littoral Côte d’Opale, de Valenciennes (université polytechnique Hauts-de-France, dans le Nord) et de Picardie Jules-Verne.

Former les professeurs principaux

« Chaque PsyEN est référent d’une zone, ce qui permet de diffuser informations et formations au plus proche des élèves et des enseignants, explique Caroline Laurent, coordonnatrice du groupe. Notre plus-value est d’avoir réussi à globaliser les ressources. »

Pour aider les professeurs principaux dans leur lourde mission dévolue par la réforme du lycée, en 2018, de dispenser des conseils avisés pour éclairer les choix d’orientation de leurs élèves, la Craoes a mis en place une dizaine de formations, auxquelles quelque cinq cents d’entre eux ont participé en 2023.

« On a un public hétérogène, avec des enseignants parfois très assidus et soucieux de maintenir leurs connaissances à jour, et d’autres qui comprennent qu’ils ont quitté les bancs de l’université depuis un certain temps et qu’ils ont besoin de s’appuyer sur une représentation différente de celle qu’ils avaient », décrit Thomas Lefebvre, directeur adjoint du service universitaire accompagnement information et orientation de l’université de Lille, qui, avant de prendre ses fonctions, a officié pendant cinq ans à la Craoes.

Les enseignants du secondaire peuvent y échanger à bâtons rompus avec leurs homologues du supérieur, notamment au sujet du classement des dossiers sur Parcoursup, de l’accompagnement des étudiants ou des possibilités de réorientation.

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