Après l’attentat de Solingen, le gouvernement allemand annonce la suppression des aides pour certains demandeurs d’asile

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La ministre de l’intérieur allemande, Nancy Faeser, et le ministre de la justice allemand, Marco Buschmann, au cours de la conférence de presse jeudi 29 août à Berlin.

Après l’attentat meurtrier de Solingen – qui a eu lieu vendredi 23 août – pour lequel un Syrien soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique (EI) a été arrêté, la coalition au pouvoir en Allemagne a décidé de durcir des lois sur les prestations pour certains demandeurs d’asile et sur le port d’armes blanches.

Au cours d’une conférence de presse, jeudi 29 août à Berlin, la ministre de l’intérieur allemande, Nancy Faeser, a annoncé la suppression des aides pour les demandeurs d’asile entrés dans un autre pays de l’Union européenne avant de venir en Allemagne. Parmi les autres mesures annoncées : l’interdiction du port d’armes blanches, qui vaudra notamment lors des rassemblements populaires – fêtes et foires – ainsi que dans les transports longue distance (trains mais aussi bus).

« L’attentat de Solingen nous a profondément bouleversés et (…) le gouvernement y réagit par un durcissement de mesures », a justifié Mme Faeser. La ministre a ajouté que le gouvernement souhaite « parvenir rapidement à la possibilité d’expulser des criminels dangereux vers l’Afghanistan et la Syrie ».

Olaf Scholz exprime sa « colère » après l’attentat meurtrier

Une manifestation à Berlin après l’attentat de Solingen, appellant à « l’unité, pas la haine », le 28 août 2024.

A une semaine d’élections régionales dans deux Etats de l’est de l’Allemagne où l’extrême droite pourrait réaliser de bons scores, le gouvernement est mis sous pression par les oppositions et l’opinion publique après cette attaque qui a fait trois morts et huit blessés lors de festivités locales.

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Venu se recueillir sur les lieux de l’attentat lundi, le chancelier allemand, Olaf Scholz, avait ainsi évoqué ce durcissement législatif en promettant de « tout faire » pour « expulser ceux qui ne peuvent et ne doivent pas rester en Allemagne ». Il a dit aussi sa « colère » face à cet acte de « terrorisme contre nous tous », dénonçant les « islamistes qui menacent la coexistence pacifique entre nous tous ».

Le suspect de l’attaque de Solingen, identifié comme Issa Al-H., était arrivé en Allemagne en décembre 2022 et faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d’asile. Il était hébergé jusque-là dans un centre pour réfugiés du centre-ville de Solingen.

Après l’attentat, l’homme âgé de 26 ans s’est rendu à la police samedi pour y être arrêté. Il voulait « tuer le plus grand nombre possible de personnes », a fait savoir le parquet antiterroriste de Karlsruhe. « Il a poignardé à plusieurs reprises et de manière ciblée, dans le dos, le cou et le torse, des visiteurs du festival », a-t-il dit. L’attentat a été revendiqué par l’EI, affirmant que l’assaillant avait agi « pour venger les musulmans de Palestine et de partout ailleurs », selon un communiqué du groupe djihadiste transmis par son organe de propagande Amaq.

Le Monde avec AFP

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