La finance solidaire vaut désormais 30 milliards

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L’épargne solidaire renoue avec la croissance à deux chiffres. Après une année 2022 en demi-teinte par rapport aux précédentes (+ 7,4 %), pour cause de remous sur les marchés financiers, l’encours des produits solidaires a crû de 4 milliards d’euros en 2023 (+ 15 %). Il dépasse pour la première fois les 30 milliards, selon le baromètre annuel de la finance solidaire FAIR-La Croix, publié le mercredi 19 juin.

Ces chiffres incluent l’épargne labellisée Finansol ainsi que les produits d’épargne salariale et d’assurance-vie « solidaires » au sens de la loi, tamponnés ou non Finansol.

La finance solidaire « continue d’imprimer sa marque durablement dans le paysage français de l’épargne », « ces résultats démontrent un attachement de plus en plus important des épargnants pour les sujets de transitions sociales et environnementales : ils agissent grâce à leur épargne », se réjouit l’association FAIR, qui gère le label Finansol et promeut la finance solidaire.

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« Et l’offre stimule la demande : les établissements financiers créent de nouveaux produits solidaires, améliorent les existants et les commercialisent mieux », juge Patrick Sapy, directeur général de FAIR. Il faut néanmoins rester « humble », dit-il : la croissance s’explique certes en partie par la collecte des produits solidaires, mais doit beaucoup aux bons résultats des marchés financiers en 2023.

Décollecte des livrets

Les fonds d’épargne salariale solidaire constituent en effet 60 % de l’encours de la finance solidaire. Or, ces fonds sont fortement soumis aux marchés financiers puisque 90 % à 95 % de l’argent qu’ils drainent sont placés librement, souvent en actions cotées ou en obligations (5 % à 10 % doivent être fléchés vers l’économie sociale et solidaire, l’ESS). Cet « effet marché » explique environ 2 milliards des 2,7 milliards d’euros de croissance de l’encours de l’épargne salariale solidaire.

L’heure est moins à la fête pour les livrets bancaires solidaires, dont le principe repose généralement sur le don à une association de tout ou partie des intérêts générés – leur encours (2,7 milliards) a perdu 9,4 %. En cause, explique FAIR : des délabellisations de livrets qui n’étaient plus commercialisés et les taux de l’épargne réglementée. De février à décembre 2023, le Livret A a en effet bénéficié d’une rémunération nette (non fiscalisée) de 3 %, le Livret d’épargne populaire, de 6,1 % ou de 6 %.

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« Bien que les taux des livrets solidaires aient augmenté en 2023, certains à 3 % [avant prélèvements sociaux et impôt sur le revenu], la concurrence des livrets réglementés [leur] a nui », note FAIR.

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