La justice argentine accuse l’Iran des attentats de Buenos Aires de 1992 et 1994 contre la communauté juive

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Après l’attentat contre l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) à Buenos Aires, le 18 juillet 1994.

La justice argentine a estimé jeudi 11 avril que les attentats contre l’ambassade d’Israël en 1992 et les locaux de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) en 1994 à Buenos Aires avaient été commandités par l’Iran, dans une décision jugée « historique » par la communauté juive locale, selon la presse et des sources judiciaires. L’attentat de 1992 avait fait 29 morts et celui de 1994 85 morts, le pire de l’histoire du pays.

La décision de la Chambre fédérale de cassation pénale désigne également le mouvement chiite du Hezbollah comme auteur de l’attentat, déclare l’Iran « Etat terroriste » et qualifie l’attentat contre l’AMIA de « crime contre l’humanité ».

« Le Hezbollah a mené une opération qui répondait à un dessein politique, idéologique, révolutionnaire et sous le mandat d’un gouvernement, d’un Etat », a déclaré à Radio Con Vos, en se référant à l’Iran, le juge Carlos Mahiques, l’un des trois magistrats qui ont rendu la décision.

Un jugement « historique »

Le prononcement des juges intervient dans le cadre d’une procédure parallèle aux attentats proprement dit, à la suite de recours pour condamnations pour entrave à l’enquête, de la part d’un juge et d’un ancien chef des renseignements.

Les juges établissent néanmoins que la motivation des deux attentats, bien que multiple, répondait à la politique étrangère du président péroniste (libéral) de l’époque, Carlos Menem (1989-1999).

« Ils trouvent leur origine principalement dans la décision unilatérale du gouvernement, motivée par un changement dans la politique extérieure de notre pays entre la fin 1991 et mi-1992, d’annuler trois contrats de fourniture de matériel et de technologie nucléaires conclus avec l’Iran », écrit un jugement parallèle, consulté par l’Agence France-Presse, qui passe en revue des irrégularités commises au cours de l’enquête.

Le jugement « est historique, unique en Argentine, on ne le devait pas seulement à l’Argentine : on le devait aux victimes », a estimé Jorge Knoblovitz, président de la délégation des associations juives argentines, à la télévision LN+. En outre, il « ouvre la possibilité d’une plainte auprès de la Cour pénale internationale car il a été clairement établi que l’Etat iranien est un Etat terroriste », a-t-il ajouté.

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Le Monde avec AFP

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