2024, année électorale record

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L’année qui s’ouvre s’annonce riche en élections, du jamais-vu depuis la création du suffrage universel en 1792, en France, quand seuls les hommes avaient le droit de voter. En 2024, 4,2 milliards d’électeurs et d’électrices sont appelés aux urnes, soit la moitié de la population mondiale. Des scrutins multiples (présidentiels, législatifs, régionaux, municipaux) seront organisés dans 68 pays. Etats-Unis, Brésil, Mexique, Inde, Pakistan, Bangladesh, Indonésie, Russie sont concernés, soit huit des dix Etats les plus peuplés au monde.

Le Bangladesh ouvrira le bal électoral dimanche 7 janvier avec la convocation de législatives sans enjeux puisque le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, a choisi de boycotter le scrutin en signe de protestation contre la répression massive dont il est l’objet. Le 13 janvier, les yeux se tourneront vers Taïwan, où l’issue de la double élection, présidentielle et législative, pèsera de tout son poids sur la relation à venir entre les Etats-Unis et la Chine.

L’Indonésie et le Pakistan, respectivement quatrième et cinquième pays les plus peuplés du monde, organiseront leurs élections en février. Djakarta élira un nouveau dirigeant, probablement Prabowo Subianto, gendre du dictateur Suharto et actuel ministre de la défense. Islamabad compte, pour sa part, sur les législatives pour sortir de la crise politique qui a conduit à l’éviction et à l’emprisonnement de l’ancien premier ministre Imran Khan. En mai, des législatives sans surprise auront lieu en Inde, où le Parti du peuple indien (BJP), le parti du premier ministre, Narendra Modi, est donné largement vainqueur.

Ce marathon ne signifie pas qu’un regain de démocratie est à l’œuvre, loin de là. Le simple fait d’organiser un scrutin ne garantit pas un processus électoral libre et équitable. Très différents par leurs tailles, leurs systèmes politiques, leur influence, les Etats où se joueront des élections tout au long de 2024 les organiseront de façon plus ou moins démocratique et juste.

 Un bus couvert d’un autocollant électoral représentant le candidat à la présidence taïwanaise, Ko Wen-je, à Hsinchu (Taïwan), le 4 janvier 2024.

Suspense aux Etats-Unis

Certaines sont jouées d’avance, d’autres non. Le suspense est réel aux Etats-Unis, où le retour possible au pouvoir de l’ancien président Donald Trump, qui pourrait affronter l’actuel président Joe Biden lors de la présidentielle prévue le 5 novembre, risque de bouleverser les équilibres géopolitiques et de tarir le soutien financier et militaire à l’Ukraine.

Classement des pays, selon leur régine politique

Elections presidentielle en 2024

Elections legislatives en 2024

Elections locales en 2024

Elections européennes 2024

Un électeur sur deux sera appelé aux urnes cette année…

… mais les scrutins ne seront pas tous libres et démocratiques

Des élections présidentielles vont avoir lieu dans les pays suivants :
Taïwan (13/01), Comores (14/01), Finlande (28/01), Salvador (4/02),
Azerbaïdjan (07/02), Indonésie
(14/02), République dominicaine (19/05), Sénégal (25/02), Russie (17/03),
Ukraine (prévue fin
mars, suspendue à cause de la guerre), Panama (05/05), Slovaquie (date inconnue,
printemps),
Kiribati (date inconnue, printemps), Lituanie (12/05), Afrique du Sud (date
inconnue,
printemps-été), Islande (01/06), Mexique (02/06), Mauritanie (22/06),
Rwanda (15/07), ri Lanka
(date inconnue, premier semestre), Burkina Faso (premier semestre, tenue du scrutin
incertaine),
Mozambique (09/10), Uruguay (27/10), Tunisie (octobre), Etats-Unis
(05/11), Palaos (12/11),
Moldavie (date inconnue, automne), Roumanie (date inconnue, novembre), Ghana
(07/12),
Guinée-Bissau (date inconnue, novembre), Tchad (date inconnue, avant décembre),
Croatie (date
inconnue, décembre), Soudan du Sud (décembre, tenue du scrutin incertaine),
Vénézuela (date
inconnue, second semestre), Mali (tenue du scrutin incertaine), Ethiopie (date
inconnue), Algérie
(date inconnue), Namibie (date inconnue).

Des élections législatives vont avoir lieu dans les pays suivants :
Bangladesh (07/01), Bhoutan (09/01), Taïwan (13/01), Tuvalu (21/01), Royaume-Uni (date inconnue,
début d’année), Salvador (04/02), Pakistan (08/02), Indonésie (14/02), Biélorussie (25/2), Iran
(01/03), Portugal (10/3), Togo (date inconnue, premier semestre), Corée du Sud (10/4), îles
Salomon
(17/04), Panama (05/05), Inde (entre avril et mai), Kiribati (date inconnue, printemps),
Afrique du Sud (date inconnue, printemps-été), Belgique (09/06), Mongolie (28/06), Macédoine du
Nord
(date inconnue, juillet), Croatie (date inconnue, avant septembre), Botswana (date inconnue,
avant octobre), Lituanie (06/10), Mozambique (09/10), Géorgie (26/10), Uruguay (27/10), Autriche
(date inconnue, avant novembre), Etats-Unis (05/11), Palaos (12/11), Maurice (30/11), Roumanie
(date inconnue, novembre), Ghana (07/12), Saint Marin (date inconnue, décembre), Tchad (date
inconnue), Namibie (date inconnue), Soudan du Sud (décembre, tenue du scrutin incertaine),
Madagascar (date inconnue, premier semestre), Ouzbékistan (date inconnue), Jordanie (date
inconnue).

Des élections locales vont avoir lieu dans les pays suivants :
République dominicaine (18/02), Turquie (31/03), Australie (de mars à
octobre), Malte (08/06),
Somalie (30/06), Mozambique (09/10), Brésil (06/10), Madagascar (date
inconnue, premier semestre),
Roumanie (date inconnue, novembre), Cap Vert (date inconnue).

Elections européennes
Comme tous les cinq ans, près de 400 millions d’électeurs européens sont appelés à
renouveler le
parlement, et se rendront aux urnes dans les 27 Etats membres :
Allemagne, Autriche,
Belgique,
Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande,
Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque,
Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède.

Infographie Le Monde

Sources : Inter-Parliamentary Union ; National Democratic Institute ;
Le Grand Continent, AFP, Le Monde

Suspense aussi en Europe, où les élections au Parlement européen, en juin, pourraient conduire à une poussée de l’extrême droite populiste et eurosceptique. Changement possible aussi en Afrique du Sud, où le Congrès national africain, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, risque de perdre sa majorité.

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