Vingt-trois Etats de l’Union européenne sur vingt-sept sont gouvernés par une coalition

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Face au nouveau Parlement européen qui sortira des urnes le 9 juin, quel est le profil politique du Conseil européen, qui réunit les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ? Si le Parlement est renouvelé intégralement tous les cinq ans, le Conseil évolue en permanence, au gré des élections nationales. Les trois quarts de ses membres actuels n’étaient pas présents il y a cinq ans, en juin 2019. Cela fait du Français Emmanuel Macron (libéral), de l’Espagnol Pedro Sanchez (socialiste), du Hongrois Viktor Orban (national-conservateur), de la Danoise Mette Frederiksen (social-démocrate), du Croate Andrej Plenkovic (conservateur) et du Roumain Klaus Iohannis (centre droit, avec un gouvernement social-démocrate) les vétérans de ce cénacle qui joue un rôle essentiel dans les décisions communautaires et l’orientation de la politique de l’UE.

Alors que le scrutin européen pourrait refléter la montée des droites extrêmes sur le continent, la photographie des Vingt-Sept montre un Conseil où les conservateurs dominent (on compte seulement quatre gouvernants sociaux-démocrates et trois libéraux, sans compter le Néerlandais démissionnaire Mark Rutte), avec de nombreux exécutifs sinon affaiblis, du moins lestés par les complications des vies politiques nationales.

Seuls deux pays sont gouvernés par les représentants d’un seul parti disposant d’une majorité absolue dans leur Parlement. Il s’agit de la Grèce, où le parti du conservateur Kyriakos Mitsotakis est hégémonique depuis juin 2023, et de Malte, où le travailliste Robert Abela gouverne les mains libres. Tous les autres gouvernements disposant d’une majorité absolue au Parlement sont le fruit d’une coalition. En Espagne, malgré un accord de gouvernement avec la gauche radicale, Pedro Sanchez n’a qu’une majorité relative, ce qui ne lui a pas permis de faire voter son projet de budget et le contraint à des négociations politiquement coûteuses avec les indépendantistes catalans.

Les exécutifs allemand et français affaiblis

Qui dit coalition ne dit pas nécessairement gouvernement faible ou fragile. Pendant seize ans, Angela Merkel a imprimé en Allemagne un leadership solide alors qu’elle était en coalition tantôt avec les sociaux-démocrates, tantôt avec les libéraux. Mais la situation actuelle du gouvernement allemand d’Olaf Scholz est différente. Sur plusieurs dossiers importants, le représentant allemand au Conseil de l’UE a dû se résoudre à s’abstenir, faute d’accord entre sociaux-démocrates, Verts et libéraux qui composent l’actuelle coalition au pouvoir à Berlin. S’agissant de la première puissance économique de l’Union, cette situation pèse forcément sur le processus de décision communautaire.

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