La Commission européenne a donné son feu vert, vendredi 28 juin, à la commercialisation sur le Vieux Continent du vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire pharmaceutique franco-autrichien Valneva. Il s’agit du premier, et pour l’instant du seul, vaccin au monde destiné à prévenir les infections de chikungunya.
Cette maladie virale, qui se transmet à l’homme lors d’une piqûre par un moustique infecté, particulièrement par Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre, sévit aujourd’hui majoritairement dans l’hémisphère Sud. L’irruption, sous l’effet du dérèglement climatique, du moustique tigre en Europe ces dernières années et sa progression rapide sur le continent laissent cependant planer une menace.
Le 11 juin, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, l’agence de santé publique de l’Union européenne (UE) chargée de collecter et d’analyser les données concernant les maladies infectieuses, s’en faisait l’écho. « Aedes albopictus, connu pour transmettre la dengue, le chikungunya et le virus Zika, se propage plus au nord, à l’est et à l’ouest, en Europe, et compte maintenant des populations autonomes dans treize pays de [l’UE] et de l’espace économique européen », signalait-il.
Dans la plupart des cas, le chikungunya provoque une forte fièvre et des douleurs articulaires invalidantes pouvant persister pendant plusieurs mois. Mais le virus peut aussi s’avérer mortel chez les patients les plus sévèrement touchés.
Echec commercial pour le vaccin contre le Covid-19
Avec cette approbation, Bruxelles renforce donc l’arsenal thérapeutique à disposition des Vingt-Sept pour prévenir de futures épidémies. « Les moustiques infectés représentent de nouveaux défis potentiels dangereux pour la santé publique, et nous sommes déterminés à utiliser tous les outils à notre disposition pour faire face à ces risques et protéger nos citoyens », a commenté la commissaire européenne à la santé et à la politique des consommateurs, Stella Kyriakides.
Mis au point par le laboratoire franco-autrichien Valneva, dont le siège est installé à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), près de Nantes, ce vaccin, indiqué à ce jour uniquement pour les adultes de plus de 18 ans, a bénéficié en partie du soutien financier de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, un organisme soutenu par des fonds privés et publics.
L’annonce de l’autorisation européenne, après celles du Canada, le 24 juin, et des Etats-Unis, en novembre 2023, devrait redonner des couleurs à la société, malmenée par les investisseurs depuis l’échec commercial de son vaccin contre le Covid-19. D’autant plus que, pour le moment, le laboratoire n’a aucun concurrent sur ce marché, estimé, selon lui, à environ 500 millions de dollars (465,7 millions d’euros) par an.
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