une opération de désinformation russe, selon Paris

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Un missile lancé depuis la région russe de Belgorod se dirigeant vers Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, le 23 janvier 2024.

Une semaine après l’annonce, par Moscou, d’une frappe sur un bâtiment de Kharkiv, dans le nord-Est de l’Ukraine, où auraient été déployés des « mercenaires français », les services chargés de la lutte informationnelle, qui dépendent à la fois du ministère des affaires étrangères et de l’état-major des armées, à Paris, estiment avoir réuni les preuves qu’il s’agit d’une opération de désinformation russe.

Alors que la Russie a encore tenté de donner de l’ampleur à son coup médiatique, mercredi 24 janvier, en organisant le vote d’une résolution à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, dénonçant la présence présumée de ces « mercenaires », des éléments ont été communiqués à plusieurs médias, mercredi 24 janvier, tendant à démontrer la manipulation.

L’annonce de la frappe sur Karkiv est d’abord survenue au lendemain de l’annonce, le 16 janvier, par Emmanuel Macron, de l’envoi à Kiev de 40 missiles longue portée, SCALP. Or selon les dires de Moscou, la frappe sur Kharkiv aurait eu lieu dans les heures suivant la déclaration du chef de l’Etat. Un tempo qui interroge, une frappe de rétorsion s’improvisant rarement aussi rapidement.

La révélation de cette frappe, censée avoir causé la mort de soixante combattants et une vingtaine de blessés, a par ailleurs été faite, avant même les autorités russes, sur un site appelé Observateur Continental, identifié de longue date comme un relais des opérations de désinformation de Moscou. Un site « directement piloté par le GRU [le renseignement militaire russe] », a détaillé, mercredi, une source proche du dossier.

« Manœuvre »

Afin de crédibiliser l’information et briser la frontière entre le monde réel et la virtualité du Web, l’ambassadeur de France à Moscou a ensuite reçu une invitation à se rendre au ministère des affaires étrangères russe. Invitation qui s’est transformée, le 19 janvier, deux jours après la frappe supposée, en « convocation » pour se voir reprocher « l’implication croissante de Paris dans le conflit en Ukraine ».

La « manœuvre », planifiée, comme le sont toujours les opérations russes, selon la même source, s’est poursuivie avec la diffusion, par le biais d’une association française prorusse – « SOS Donbass » – de deux listes de combattants étrangers en Ukraine supposés avoir été tués dans la frappe. Des listes issues pour l’essentiel de piratages de l’administration ukrainienne, et circulant depuis plusieurs mois – novembre 2022 pour l’une, novembre 2023 pour l’autre – sur des chaînes Telegram russes.

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