une fratrie de suspects, la piste d’un différend à propos d’une jeune fille privilégiée

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La mort de Shamseddine, 15 ans, après une violente agression à Viry-Châtillon (Essonne), le jeudi 4 avril après-midi, avait choqué la commune et au-delà. Ce dimanche, le procureur de la République d’Evry, Grégoire Dulin, a déclaré via un communiqué qu’une information judiciaire avait été ouverte des chefs « d’assassinat » à l’encontre de quatre jeunes hommes et « d’abstention volontaire d’empêcher un crime » à l’encontre d’une jeune fille, suspectés d’être impliqués dans le décès de l’adolescent et placés en garde à vue le 5 avril.

Les cinq personnes (une mineure de 15 ans, trois mineurs de 17 ans et un majeur de 20 ans, parmi lesquels deux frères et une sœur) ont été présentées à un juge d’instruction, dimanche, en vue d’une mise en examen. Le parquet a requis le placement en détention provisoire pour les quatre hommes « compte tenu notamment des risques de concertation et de pression sur les témoins, ainsi que du trouble majeur à l’ordre public suscité par l’extrême gravité des faits », précise le procureur de la République.

Pour la mineure de 15 ans, la mise en place d’une mesure éducative provisoire judiciaire avec un placement dans un établissement éducatif ainsi que l’interdiction de paraître en Essonne ont été requises. « L’enquête a permis d’établir qu’elle n’était pas présente au moment de la commission des faits. Il existe cependant des indices graves et concordants permettant de considérer qu’elle était informée des intentions de ses frères vis-à-vis de la victime », confirme Grégoire Dulin.

Messages sur les réseaux sociaux

Le communiqué du procureur détaille la chronologie de cette agression. Quelques jours avant les faits, deux frères (le majeur de 20 ans et un des mineurs de 17 ans) découvrent des messages sur les réseaux sociaux sur leur sœur (la mineure de 15 ans) et apprennent que celle-ci « correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité », selon le parquet. Ils réunissent alors plusieurs garçons du quartier pour leur faire comprendre qu’ils ne doivent plus entrer en contact avec leur sœur, « craignant pour sa réputation et celle de leur famille ». Mais non présente à cette réunion, « la victime se vantait de pouvoir librement parler avec Ieur sœur, n’ayant pas encore eu à subir de pression de leur part ».

Le 4 avril, les deux frères, accompagnés de deux connaissances, sont devant le collège des Sablons et y croisent Shamseddine, « de manière fortuite » selon leurs déclarations. Un peu plus loin, dans un hall d’immeuble, le groupe a une explication sur les propos tenus par la victime à l’égard de la mineure de 15 ans. Le ton monte, les coups pleuvent, et Shamseddine chute. L’autopsie a établi que sa mort était due à un traumatisme crânien ayant entraîné un hématome sous-dural. « Etaient également relevées plusieurs autres lésions traumatiques sur le corps de la victime et l’absence de lésions de défense sur ses mains et ses avant-bras », complète le procureur.

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