
Les autorités américaines ont arrêté et placé en détention une étudiante turque, mardi 25 mars. Il s’agit ainsi du dernier exemple en date de la volonté de l’administration Trump de museler le mouvement propalestinien sur les campus universitaires aux Etats-Unis.
Rumeysa Ozturk est détenue par le département de la sécurité intérieure et a déposé une requête pour obtenir des autorités qu’elles expliquent sur quelles bases légales elles l’ont arrêtée, selon un document judiciaire consulté mercredi par l’Agence France-Presse. Aux termes de cette requête, un juge a décidé qu’elle ne pouvait pas être légalement transférée en dehors de l’Etat du Massachusetts, où elle étudie à l’université Tufts.
L’étudiante a co-signé, en mars 2024, un article dans son journal universitaire, le Tufts Daily, critiquant la façon dont son établissement gérait le mouvement de contestation contre la guerre menée par Israël à Gaza. Selon ce même journal universitaire, qui présente Rumeysa Ozturk comme une aspirante au doctorat, la jeune femme était détenue mardi soir à Somerville, dans le Massachusetts.
Les grandes universités dans le viseur de l’administration Trump
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a pris en grippe les grandes universités accusées de laisser prospérer sur leurs campus des manifestations propalestiniennes qu’il juge relever de l’antisémitisme. Le cas le plus emblématique, ces dernières semaines, est celui de la prestigieuse université new-yorkaise de Columbia, que le président américain accuse de laxisme et de ne pas suffisamment protéger les étudiants juifs sur le campus.
Pour l’heure, son gouvernement a coupé 400 millions de dollars de subventions fédérales à l’université afin de la faire plier, et a menacé d’autres établissements de renom comme Harvard ou Stanford de subir le même sort s’ils ne suivent pas ses directives.
La police fédérale de l’immigration a arrêté début mars une figure de ces manifestations à Columbia, Mahmoud Khalil, un détenteur de la carte verte de résident permanent que le gouvernement veut expulser coûte que coûte. Cette manœuvre a été contestée en justice et suscite un vif émoi aux Etats-Unis, notamment parmi les défenseurs de la liberté d’expression.