une agression liée à la consommation d’alcool des victimes le soir de l’Aïd

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La police et les secours le soir de la double agression le 9 avril 2024 au bord de la Garonne à Bordeaux qui a fait un mort et une personne grièvement blessée.

Rien ne permet à ce stade de parler d’une attaque terroriste, mais c’est déjà un peu plus qu’une simple rixe. La procureure de Bordeaux, Frédérique Porterie, a fait un point détaillé, jeudi 11 avril lors d’une conférence de presse, sur l’enquête ouverte après la violente agression au couteau qui a fait un mort et un blessé grave, la veille, sur les quais de la Garonne.

Peu après 19 h 30, mercredi, alors que de nombreux Bordelais profitaient du retour des beaux jours pour boire un verre sur les pelouses qui bordent le fleuve, un homme, vêtu « d’un qamis [tunique longue pour les hommes] et d’un keffieh couvrant son visage ne laissant voir que ses yeux », a interpellé deux hommes de 26 et 37 ans, tous deux nés en Algérie, qui sirotaient des bières sur l’herbe en face du « miroir d’eau », une pièce d’eau peu profonde située entre la Bourse et les quais.

Selon le témoignage du plus jeune, qui a survécu à l’attaque, l’individu leur aurait reproché, « dans un français approximatif », de boire de l’alcool en ce jour d’Aïd, une fête religieuse qui marque la fin du Ramadan. Les deux amis algériens, dont l’un est sans domicile fixe et l’autre hébergé par l’association France terre d’asile, lui auraient rétorqué : « Ça ne te regarde pas. » L’agresseur leur aurait alors assené plusieurs coups de poing avant de s’éloigner.

Quatre coups au thorax

Selon plusieurs témoins de la scène, les deux amis se sont relevés et ont jeté des canettes de bière dans sa direction. L’individu rebrousse alors chemin, sort un couteau à cran d’arrêt et les poignarde violemment. Le plus âgé, Rachid Bouach, reçoit neuf coups de couteau, dont quatre au thorax qui lui seront fatals. Le plus jeune, qui a reçu trois coups de lame, a été hospitalisé en urgence absolue, mais ses jours ne sont plus en danger.

L’assaillant se dirige ensuite vers le pont de Pierre, où il croise la route d’un équipage de police qui venait de capter son signalement sur les ondes. Les fonctionnaires lui demandent de lâcher son arme, mais il se serait alors, selon plusieurs témoignages, dirigé vers eux d’un air « agressif » et « menaçant » en brandissant son arme. Après avoir fait « les sommations d’usage », un des policiers l’a abattu de trois tirs avec son fusil d’assaut.

Aucun papier d’identité n’a été retrouvé sur le corps de l’assaillant. Toutefois, d’après la consultation de la base de données Eurodac, qui contient les empreintes digitales des demandeurs d’asile enregistrés dans les Etats membres de l’Union européenne, « il serait d’origine afghane et âgé de 25 ans ». La confirmation de son identité, qui reste à vérifier, permettra peut-être d’en savoir plus sur son mobile, a précisé la magistrate.

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