un rapport remis, un plan attendu

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Il faudra encore attendre pour connaître les détails du plan de lutte contre les violences envers les soignants promis par le gouvernement. En rendant public, vendredi 9 juin, un rapport sur le sujet, le ministère de la santé n’a pas tranché, promettant des mesures pour début juillet.

Trois semaines après la mort d’une infirmière poignardée par un homme souffrant de troubles psychiatrique au CHU de Reims (Marne), drame qui a remis au centre du débat public cette problématique, il y a urgence. Le rapport sur la sécurité des professionnels de santé, cosigné par Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins, et Nathalie Nion, cadre supérieure de santé à l’AP-HP, livre un diagnostic approfondi du phénomène.

Son ampleur ne fait plus débat, dans un « contexte global de montée de la violence dans notre société », écrivent les rapporteurs. Environ 20 000 signalements de violences de la part de professionnels de santé remontent chaque année jusqu’à l’observatoire national des violences en santé. Ce qui représente 30 000 atteintes aux personnes et 5 000 atteintes aux biens. En milieu hospitalier, les infirmiers sont les premières victimes (47 %), suivis des autres soignants (45 %), puis des médecins (8 %). Les soignants sont deux fois plus nombreux que la population active à subir des incivilités et des violences physiques ou verbales au travail, peut-on lire dans le rapport. Voilà pour le constat.

Pour s’y attaquer, les rédacteurs avancent 44 propositions qui font le tour des différentes dimensions de ces violences. Adapter les effectifs à la charge en soins, sécuriser le bâti, équiper les professionnels en dispositifs de protection et d’alerte, labelliser les lieux de stage pour les étudiants de toutes filières… C’est tout le prisme de la santé qui est passé au crible. Avec une attention portée, entre autres, aux « déterminants » des violences.

Dispositifs de vidéosurveillance et d’alerte

Les conditions d’accueil des patients et de leurs proches en font partie. Certains secteurs sont ainsi identifiés « à risque augmenté » : « le cas des urgences (adultes ou pédiatriques), de la psychiatrie, de la gériatrie méritent une vigilance accrue ». Les services de maternité également, avec « une augmentation significative » constatée « potentiellement liée à une répercussion des violences intrafamiliales », soulignent les rapporteurs.

Autre « facteur de tension et d’agressivité » mis en avant : l’encombrement des unités de soins. « La politique actuelle de désengorgement des urgences est un point clé de la sécurisation de ces services », écrivent-ils, en écho à la promesse du président de la République en ce sens, d’ici la fin 2024. « L’adaptation dans les services des ratios d’effectifs à la charge en soins » constitue « un préalable », peut-on lire dans le rapport.

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