A peine avait-elle annoncé le nom de son colistier que la candidate démocrate à l’élection américaine Kamala Harris s’est lancée dans une tournée des swing states (« Etats pivots » ou « clés ») que son prédécesseur, Joe Biden, avait remportés en 2020 : Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan, Arizona et au Nevada.
En 2016, le président républicain, Donald Trump, avait fait basculer la plupart de ces swing states dans son escarcelle : la Floride – un passage obligé – mais aussi l’Ohio, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et l’Iowa. A eux seuls, ils représentaient 88 des 538 grands électeurs – il en faut 270 pour gagner l’élection.
Winner-take-all
Dans l’élection présidentielle américaine, le candidat arrivé en tête dans un Etat remporte tous ses grands électeurs. Ce système de winner-take-all (en vigueur partout à l’exception de deux Etats), place les swing states au cœur de toutes les stratégies électorales.
Ainsi, les démocrates n’ont aucun intérêt à faire campagne en Californie, où ils gagnent avec une très importante marge depuis 1976, ni dans les Etats de New York ou de Washington, qui leur sont acquis.
De même, les républicains peuvent compter sur une grande partie des Etats du centre du pays, même s’il arrive que les équilibres changent : ainsi, au Texas, terre républicaine depuis 1980, l’avance du Grand Old Party (GOP), autre nom du Parti républicain, diminue d’élection en élection (5,6 points de pourcentage en 2020).
Ainsi, si certains Etats sont d’inamovibles swing states, la liste de ces territoires pivots évolue avec le temps. Pour l’élection de novembre 2024, six à neuf Etats, fournissant 77 à 163 grands électeurs, peuvent être considérés comme tels, avec moins de cinq points de pourcentage d’écart entre les deux principaux, selon l’agrégateur 270towin.com.