« Tour BPCO », un défi sportif à vélo sous assistance respiratoire

3415

Dix mille pas et plus. Mercredi 28 juin, Philippe Poncet, sous assistance respiratoire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, va tenter le pari de se lancer à vélo durant cinq heures. Il devrait relier le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines – le siège de la Fédération française de cyclisme (FFC) – aux Invalides, à Paris, lors de la première étape de ce « Tour BPCO ». Touché par une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), Philippe Poncet s’est lancé dans cette aventure pour donner l’alerte. Organisé par l’association O2&Cie urgence BPCO, ce tour est la cinquième édition. « C’est surhumain », admet Philippe Poncet, qui a créé l’association en 2013, mais il veut « informer le grand public que la BPCO est une maladie pulmonaire grave et dévastatrice dont il faut prémunir la population en urgence ».

La BPCO, dont le tabac est le principal facteur de risque, deviendra, en 2030, la troisième cause de décès dans le monde. En France, 18 000 personnes en décèdent chaque année. Elle se caractérise par une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entraînant une gêne respiratoire. Relativement méconnue du grand public, elle touche pourtant quelque 3,5 millions de personnes dans l’Hexagone (8 % de la population adulte), mais ce chiffre est probablement sous-estimé, un nombre élevé de personnes étant diagnostiquées à un stade tardif.

Lors de la première édition en 2018, Philippe Poncet, diagnostiqué en 2008, à l’âge de 48 ans, a gravi les pentes du col de l’Espigoulier (Bouches-du-Rhône) sous assistance respiratoire. Il est à chaque fois entouré d’une équipe médicale et sportive. « Ce ne sont pas des défis à titre personnel, mais pour faire parler de cette pathologie », résume cet ancien sportif de haut niveau durant l’adolescence, qui s’entraîne tous les jours.

C’est une véritable prouesse. « Philippe a maintenu une capacité aérobie – capacité de produire de l’énergie en utilisant de l’oxygène – impressionnante au regard de sa maladie. Pour exemple, il peut développer sur une épreuve d’effort une puissance maximale de 115 watts là où d’autres patients s’arrêtent à 25 watts », observe Eric Meinadier, directeur médical de la FFC. « L’exploit qu’il réalise est aussi un message pour inciter à faire de l’activité physique », explique le professeur Bruno Degano, chef du service de pneumologie au CHU de Grenoble, qui suit Philippe Poncet.

L’activité physique fait partie du traitement pour la BPCO, selon la Haute Autorité de santé. Elle permet d’améliorer la fonction respiratoire, même chez les fumeurs, a montré fin 2021 un article de synthèse coécrit par Frédéric Costes dans la Revue des maladies respiratoires. Elle réduit aussi la fatigue. Plus l’activité est soutenue, meilleurs sont les bénéfices.

Il vous reste 29.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source link