soupçonné de trafic d’influence, le premier ministre Alberto Otarola démissionne

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Le premier ministre péruvien, Alberto Otarola, devant le Congrès à Lima, le 10 janvier 2023.

Nouveau coup de théâtre au cœur de la politique péruvienne. Le premier ministre, Alberto Otarola, soupçonné de trafic d’influence, a annoncé, mardi 5 mars, sa démission.

Dans des enregistrements audios diffusés au cours du week-end dans l’émission de télévision Panorama de la chaîne Panamericana Television, M. Otarola s’entretient amoureusement avec une femme de 25 ans, Yazire Pinedo, qui a obtenu cette année deux contrats de travail, d’une valeur totale de quelque 13 000 euros, pour effectuer des travaux d’archivage et d’administration pour le gouvernement.

« Dis-moi, alors, mon amour, que nous puissions parler », entend-on d’une voix supposée être celle de M. Otarola. « Tu sais que ces choses sont ennuyeuses, qu’elles sont pénibles, mais tu sais aussi que je t’aime », faisant apparemment allusion aux formalités administratives liées à l’obtention de ces contrats.

« Lors d’une conversation avec la présidente de la République [Dina Boluarte], j’ai annoncé ma décision de démissionner », a ainsi déclaré, mardi lors d’une conférence de presse, M. Otarola, 57 ans, qui a assuré, dans un message posté sur son compte X, avoir pris cette décision « afin de rassurer la présidente et de remanier le cabinet ».

« Je continue à servir le pays, comme je l’ai fait tout au long de ma vie professionnelle », a-t-il ajouté.

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Une enquête ouverte

M. Otarola, qui a attribué la révélation de ces enregistrements à ses adversaires politiques, a nié toute violation du droit du travail péruvien ou tout autre acte répréhensible. « Je me soumettrai bien sûr à toutes les enquêtes, mais l’avis des experts sera absolument clair quant à la manière grossière dont ces enregistrements ont été montés et présentés au public », a-t-il ajouté lors de la conférence de presse. Lundi, sur X, il avait affirmé comprendre « la gravité des circonstances politiques (…) mais je répète que je n’ai rien fait d’illégal ».

Mardi, Mme Pinedo a affirmé que les conversations divulguées remontaient à 2021, avant qu’il ne soit ministre, et reconnu avoir eu une brève « relation peut-être sentimentale » avec lui.

Le bureau du procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête pour trafic d’influence. Les partis d’opposition réclamaient à l’unisson la démission de M. Otarola, 57 ans, marié et père de cinq enfants, en poste depuis décembre 2022.

Dans un pays marqué par une forte instabilité gouvernementale, aucun « président du conseil des ministres » n’avait connu un mandat aussi long depuis celui de Pedro Cateriano qui était resté en poste pendant presque un an et quatre mois entre avril 2015 et juillet 2016.

Le Monde avec AFP

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