sentence modérée pour l’agresseur d’un militant écologiste

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« Les décharges sauvages dans le quart sud-est de la France relèvent plus ou moins du crime organisé », explique Olivier Gourbinot, coordinateur fédéral de France Nature Environnement.

En mai 2021, le militant écologiste Christian Puech, 77 ans, filmait un camion déversant des déchets dans la garrigue, à Montbazin (Hérault). Le conducteur du camion l’agressait et le laissait pour mort, avec huit fractures, qui ont nécessité trois opérations chirurgicales. L’homme de 32 ans, que Christian Puech a identifié comme étant l’auteur de ce tabassage, a été condamné, mercredi 7 février, par le tribunal correctionnel de Montpellier, à huit mois de prison avec sursis, à suivre un stage de citoyenneté et à indemniser sa victime (le montant sera connu ultérieurement). Le procès s’était tenu le 10 janvier, mais le verdict avait été mis en délibéré.

Un jugement plus sévère que ce que demandait l’avocat du prévenu, qui demandait la relaxe, puisqu’il n’existait pas, selon lui, de preuve suffisante pour identifier son client, la caméra et ses images ayant disparu dans l’agression. L’homme condamné mercredi, membre d’une famille du même village de Montbazin, avait déclaré, lors de l’audience du 10 janvier, « être totalement étranger à cette agression ». Son avocate avait estimé que l’agresseur avait été « livré sans preuve à la vindicte populaire ».

Mais un jugement nettement plus clément que ce que demandait le procureur, qui, lui, avait estimé que les éléments à charge étaient suffisants : pas d’image, certes, mais un portrait-robot, un chantier dans la maison de l’homme reconnu comme l’auteur des faits, et son téléphone qui borne dans le village le jour du dépôt. Il avait donc demandé un an de prison dont six mois avec sursis et un stage de citoyenneté.

Le problème des décharges sauvages

Les juges ont donc reconnu coupable l’homme de 32 ans, tout en prononçant une peine plus légère. Christian Puech lui-même reste perplexe devant la décision des juges, qui n’ont pas retenu le délit d’atteinte à l’environnement alors que la présence de déchets avait été constatée par les enquêteurs. Son avocat Me Darrigade, estime que l’essentiel est malgré tout obtenu : « Les juges ont rendu un verdict de culpabilité, c’est une victoire dans ce combat que Christian Puech mène quasiment tout seul. »

Le militant écologiste est devenu une sorte de chevalier blanc dans ce dossier des décharges sauvages. L’homme traque les dépôts de déchets et va systématiquement déposer plainte à la gendarmerie. L’affaire qui vient d’être jugée est donc aussi emblématique de la gestion a minima de ces dossiers par les gendarmes, qui sont vite débordés par ces signalements et, dans la plupart des cas, ne peuvent pas faire grand-chose.

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