Radio Free Asia, radio américaine, ferme son bureau

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Des caméras de surveillance près du port de Victoria, à Hongkong (Chine), le 11 mars 2024.

La radio américaine Radio Free Asia (RFA) a annoncé, vendredi 29 mars, avoir fermé son bureau à Hongkong en raison de l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi de sécurité nationale, disant craindre pour la sécurité de ses journalistes. Le média n’a plus d’employés permanents à Hongkong, a affirmé sa présidente, Bay Fang, dans un communiqué, évoquant des « inquiétudes concernant la sécurité des membres du personnel et des journalistes ».

Il s’agit du premier média étranger à annoncer une fermeture à Hongkong depuis l’entrée en vigueur samedi de cette législation, dénoncée par les militants démocrates et qui a alarmé plusieurs pays occidentaux. Ce texte, qui complète la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020 après de grandes manifestations prodémocratie à Hongkong, prévoit notamment des peines de prison à perpétuité pour des infractions telles que la trahison et l’insurrection. « Les actions des autorités de Hongkong, et notamment la qualification de RFA de “force étrangère”, soulèvent de sérieuses questions quant à notre capacité à opérer en toute sécurité après la promulgation » de cette loi, a déclaré la directrice.

« Force étrangère »

Interrogé sur cette annonce, un porte-parole du gouvernement n’a pas souhaité commenter auprès de l’Agence France-Presse « les décisions opérationnelles faites par des organisations privées », tout en fustigeant des « remarques alarmistes et diffamantes » relatives à la nouvelle loi.

Financé par le Congrès américain, Radio Free Asia, dont le siège est à Washington, était récemment sous le feu des critiques des autorités hongkongaises, dans cette ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. « La fermeture du bureau de RFA à Hongkong, après vingt-huit ans, est un rappel brutal de la façon dont Pékin a mis fin à l’autonomie de Hongkong de manière éhontée », a réagi vendredi l’élu démocrate Gregory Meeks, membre de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

Le mois dernier, un haut responsable de Hongkong avait accusé RFA de « salir » la loi de sécurité nationale, dénonçant des mensonges colportés par des « forces étrangères ». Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne ainsi que les milieux d’affaires et les défenseurs des droits humains ont manifesté leur inquiétude quant à l’entrée en vigueur de cette loi, disant craindre qu’elle ne restreigne encore davantage les libertés à Hongkong.

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Le Monde avec AFP

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