Quatre industries responsables de 2,7 millions de morts chaque année en Europe, selon l’Organisation mondiale de la santé

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Ce sont 7 400 personnes qui meurent chaque jour dans la région européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – un territoire composé de 53 pays comprenant notamment la Russie – en raison des stratégies menées par les industries du tabac, des aliments ultratransformés, des combustibles fossiles et de l’alcool. Au total, selon cette estimation, ces industries puissantes sont responsables directement ou indirectement de 2,7 millions de morts par an, le tabac étant en tête avec plus de 1 million de morts, suivi de la pollution à l’ozone et aux particules fines (près de 580 000 morts), de l’alcool (près de 430 000 morts), de la consommation excessive de sel, de viande transformée, de boissons sucrées et d’acides gras saturés (près de 400 000 morts).

Pourquoi comparer ces secteurs éloignés les uns des autres ? L’OMS Europe publie, mercredi 12 juin, un rapport basé sur 35 cas montrant comment les entreprises de ces secteurs industriels mettent en œuvre des pratiques quasi identiques pour façonner des systèmes entiers (sanitaires, politiques, économiques et médiatiques) dans leur propre intérêt. Avec des conséquences directes sur l’augmentation des maladies non transmissibles, c’est-à-dire essentiellement les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les maladies respiratoires chroniques, qui sont responsables de 90 % des morts en Europe.

Ce rapport au ton très offensif se veut un plaidoyer concret à destination des parlementaires et décideurs européens nouvellement élus lors du scrutin du 9 juin. « Nous permettons à ces industries de tirer profit des décès qu’elles provoquent et de retarder ou d’empêcher une réglementation efficace de leurs produits », commente Hans Kluge, directeur régional de l’OMS Europe.

« Ces industries trompent le monde »

La région affiche déjà les taux de consommation d’alcool les plus élevés au monde, parmi les taux de tabagisme les plus importants notamment chez les adolescents, et deux tiers des adultes européens sont considérés comme en surpoids ou obèses. « Ces industries trompent le monde par le biais de la philanthropie tout en vendant des produits nocifs ; elles financent des associations caritatives qui sensibilisent au cancer du sein et à d’autres dangers, tout en vendant de l’alcool qui cause ces mêmes dommages », argumente M. Kluge.

Leurs tactiques consistent à exploiter les personnes vulnérables par des stratégies de marketing ciblées, à faire de fausses déclarations sur les avantages de leurs produits ou sur leur respect de l’environnement.

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