pour Ursula von der Leyen, un début de campagne semé d’embûches

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse au siège de l’Union européenne à Bruxelles, le 22 mars 2024.

Sa campagne pour être reconduite à la présidence de la Commission, à l’issue des élections européennes prévues du 6 au 9 juin, commence à peine qu’Ursula von der Leyen est déjà fragilisée. A moins de deux mois du scrutin, la candidate des droites européennes du Parti populaire européen (PPE) à la tête de l’exécutif communautaire voit se multiplier les fronts sur lesquels elle est attaquée. Et les risques qui vont avec.

Cette semaine, elle devra répondre à certains de ses commissaires et une partie du Parlement européen qui lui reprochent d’avoir nommé Markus Pieper « représentant de l’UE pour les PME », alors qu’il était le moins bien noté des candidats à ce poste nouvellement créé et fort bien rémunéré. Ils voient dans ce choix un cadeau fait au PPE, et plus particulièrement à l’Union chrétienne-démocrate (CDU), dont l’ex-ministre d’Angela Merkel comme l’eurodéputé allemand sont issus.

Quatre commissaires – un libéral, le Français Thierry Breton (chargé du marché intérieur), ainsi que trois socialistes, l’Espagnol Josep Borrell (haut représentant aux affaires étrangères), le Luxembourgeois Nicolas Schmit (commissaire à l’emploi et aux droits sociaux) et l’Italien Paolo Gentiloni (commissaire à l’économie) – ont écrit à Ursula von der Leyen le 27 mars pour lui demander des explications, et comptent bien mettre le sujet sur la table lors de la prochaine réunion du collège, mercredi 10 avril. La nomination de Markus Pieper « a suscité des questions sur la transparence et l’impartialité du processus de sélection », soulignent-ils dans leur missive.

Au Parlement européen, un amendement qui appelle la présidente à « annuler » cette désignation sera discuté jeudi 11 avril. « Le PPE en conteste la validité juridique et le cabinet de Von der Leyen s’active pour essayer de le faire retirer », confie l’eurodéputé Vert Daniel Freund. Dans une lettre du 5 avril au collège des commissaires, plusieurs ONG, dont Transparency International, The Good Lobby ou encore Corporate Europe Observatory, disent leur crainte que, en nommant Markus Pieper, Ursula von der Leyen ait « favorisé son allié politique pour un poste de haut niveau ».

Enquête du parquet européen

Ursula von der Leyen s’inquiète aussi d’une autre affaire, le « Pfizergate », qu’elle a elle-même déclenchée. Interrogée par le New York Times, en avril 2021, sur les contrats passés par la Commission pour l’achat de vaccins contre le Covid-19 à Pfizer, elle s’était en effet vantée d’avoir négocié directement avec le président du laboratoire par SMS. Mais quand la demande lui a été faite de publier ces échanges, au nom de la transparence, elle s’y est refusée, affirmant les avoir effacés de son téléphone.

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