pour la Colombie, une fierté nationale et un enjeu sécuritaire

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Le lieu où se tiendra la COP16 au Pacific Event Center à Yumbo, près de Cali, le 17 octobre 2024.

La Colombie, qui a connu un long conflit armé avec les défuntes Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), propose à la planète de faire « la paix avec la nature ». C’est la devise choisie pour la 16e édition de la Conférence des parties sur la diversité biologique qui se tiendra du 21 octobre au 1er novembre à Cali, la troisième ville colombienne, dans le sud-ouest du pays. Plus de 190 délégations et 14 chefs d’Etat sont attendus à cette COP16 consacrée à la sauvegarde de la biodiversité. La Colombie espère affirmer son leadership régional et mondial en la matière, dans un contexte sécuritaire tendu.

Les autorités municipales se sont officiellement préparées à accueillir 12 000 personnes.  « S’il en vient 20 000, la logistique aura du mal à suivre », s’inquiète un fonctionnaire chargé de l’organisation, qui requiert l’anonymat. Le maire, Alejandro Eder, se montre confiant. « D’un point de vue sécuritaire, Cali est blindé », a-t-il déclaré. Quelque 3 300 policiers sont attendus en renfort dans la ville pendant l’événement et 1 600 soldats ont été déployés dans ses environs.

Actif dans les montagnes au sud de la ville, le groupe armé EMC, qui se dit héritier de l’ancienne guérilla des FARC, a demandé, dans un message publié sur X le 12 octobre « aux délégués de la communauté nationale et internationale de s’abstenir d’assister à cet événement », promettant un « fiasco ». En juillet, l’EMC avait menacé de faire échouer la COP, puis annoncé une trêve en août. « Nous sommes tous nerveux, afin que rien de grave ne se produise, car il s’agit du plus grand événement que la Colombie ait jamais organisé », a reconnu le président Gustavo Petro (gauche) vendredi 18 octobre, tout en réaffirmant que la sécurité de la COP serait « garantie ».

Ecosystèmes variés

« Jamais une COP biodiversité n’avait reçu autant de chefs d’Etat », se réjouit Susana Muhamad, la ministre colombienne de l’environnement et du développement durable, qui s’apprête à présider l’événement. Les négociations porteront essentiellement sur la mise en œuvre de l’ambitieux plan d’action adopté en 2022, lors de la COP15 de Montréal, dit Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Les Etats devront, entre autres, préciser leurs objectifs en matière de zones protégées, afin de tenter de stopper l’érosion sans précédent du vivant.

Avec trois cordillères qui culminent à plus de 6 000 m d’altitude, deux océans, un grand morceau de forêt amazonienne, des glaciers, des fleuves, des marais, des mangroves, des déserts, des plaines humides en altitude et chaudes dans l’est du pays, la géographie colombienne abrite des écosystèmes variés. Au classement mondial de la biodiversité, le pays se situe dans le peloton de tête.

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