plus de 200 hommes proposent une « feuille de route » pour lutter contre « la domination masculine »

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L’un des 51 hommes inculpés passe un contrôle de sécurité au palais de justice d’Avignon lors du procès de Dominique Pelicot, l’ancien compagnon de Gisèle Pelicot, accusé de l’avoir droguée pendant près de dix ans et d’avoir invité des inconnus à la violer à leur domicile de Mazan, une petite ville du sud de la France, à Avignon, le 16 septembre 2024.

« Pour en finir avec la domination masculine », une « feuille de route » signée par plus de deux cents hommes, dont l’écrivain Gaël Faye, l’humoriste Guillaume Meurice ou le chanteur Eddy de Pretto, a été publiée en ligne samedi 21 septembre par Libération, en réaction au procès des viols de Mazan. « L’affaire Pelicot nous l’a prouvé, la violence masculine n’est pas une affaire de monstres, c’est une affaire d’hommes, de M. Tout-le-Monde », écrit le militant et thérapeute Morgan N. Lucas, à l’origine de cette tribune.

Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés « Le procès des viols de Mazan, c’est le procès de la culture du viol »

« Dire “tous les hommes”, c’est parler de violences systémiques perpétrées par tous les hommes, parce que tous les hommes, sans exception, bénéficient d’un système qui domine les femmes. Et puisque nous sommes tous le problème, nous pouvons tous faire partie de la solution », poursuit-il.

« Arrêtons de considérer que le corps des femmes est un corps à disposition (…) ; Arrêtons de nous regarder le nombril, d’inverser la charge victimaire (…) ; Arrêtons de penser qu’il existe une nature masculine qui justifierait nos comportements ; Cessons de perpétuer les boys club, de protéger nos homologues masculins », énumère cette « feuille de route ».

L’acteur et réalisateur Gilles Lellouche, le dramaturge Alexis Michalik, le rappeur Vin’s, ou encore le soignant et écrivain Martin Winckler figurent parmi les deux cents signataires, selon Libération.

« Il va falloir arrêter de demander aux femmes de nous mâcher le travail »

La tribune fait référence au procès des viols de Mazan – une femme droguée par son mari, Dominique Pelicot, et violée pendant dix ans par des dizaines d’hommes aux profils très divers. Ce procès au fort retentissement médiatique a vu la résurgence du mot-clé #Notallmen (#Pastousleshommes) sur les réseaux sociaux.

Par cette expression, les internautes, majoritairement des hommes, entendent dénoncer toute généralisation, estimant qu’il s’agit avant tout d’un problème individuel et non systémique.

« Beaucoup disent que le procès des 51 violeurs est en réalité le procès de la masculinité. Beaucoup s’en offusquent, trouvant de bon ton de s’indigner parce qu’ils sont mis dans le même panier plutôt que de s’insurger face aux atrocités orchestrées par Dominique Pelicot et adoubées par tant d’autres hommes », déplore Morgan N. Lucas dans son texte.

Sans le nommer, le militant répond également aux propos de l’acteur Vincent Lindon qui demandait, lors d’une interview sur France Inter, en mai, « une feuille de route » pour être un meilleur féministe.

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« La voici, donnée par un homme aux autres hommes parce qu’il va falloir arrêter de demander aux femmes de nous mâcher le travail », écrit le thérapeute égrenant en dix points les changements attendus.

Le Monde avec AFP

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