Paris 2024 : Benjamin Wuilmot, concierge « Airbnb »

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Benjamin Wuilmot, 26 ans, gérant d’une conciergerie de locations meublées saisonnières, à Paris, le 28 juillet 2024.

Il s’imaginait que les Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 allaient être synonymes, pour sa conciergerie, d’une activité particulièrement intense. Finalement, pas du tout. Les taux d’occupation des vingt-cinq appartements parisiens gérés, sur Airbnb, par Benjamin Wuilmot, n’ont pas vraiment décollé. Seulement 40 % des nuits sont réservées pour la période. Les tarifs, plus élevés que les années passées – il faut compter entre 150 et 190 euros la nuit, tous frais compris, pour un studio –, n’ont pas tous trouvé leur public.

« Ces dernières semaines, il y a eu énormément d’annulations », remarque cet entrepreneur de 26 ans, diplômé d’un bachelor d’une école de commerce de Montpellier. Il a un peu baissé ses prix, mais cela n’a pas suffi. Ce sont les deux appartements les plus proches de la tour Effeil qu’il a eu le moins de mal à louer.

« Mais je reste sur le qui-vive, car il peut y avoir des réservations au dernier moment, même à 23 heures. » D’autant que ses appartements disposent de « boîtes à clés » : les arrivées peuvent se faire de manière autonome. « L’important, c’est de pouvoir être toujours joignable. »

La conciergerie, sa deuxième vie

En tant que « concierge Airbnb », son métier est surtout de gérer les équipes de ménage, les commentaires, les relations avec les voyageurs, essentiellement des touristes étrangers. Tout doit être soigné dans le détail. Il s’assure ainsi que « la bonde de la douche a bien été nettoyée » ou que le nombre de serviettes proposées est suffisant.

Un univers qu’il apprécie depuis qu’il a commencé à sous-louer son appartement d’étudiant à Montpellier – un logement acheté par ses parents, des cadres supérieurs dans le bâtiment et la santé, qui vivent en région parisienne. Au point qu’il a décidé de créer sa propre activité, surfant sur la forte augmentation du nombre de meublés touristiques dans la capitale, en amont des JO : leur nombre a plus que doublé en un an, selon une étude de l’Institut Paris Région de mai.

Depuis deux ans, cette conciergerie, c’est sa deuxième vie. Car, à côté, Benjamin Wuilmot a un travail salarié chez Generali, une compagnie d’assurances. « Ça ne me laisse pas beaucoup de temps pour autre chose », reconnaît-il. Ses clients, il les a essentiellement obtenus par le bouche-à-oreille, les forums et les réseaux sociaux. « Je suis aussi recommandé par Airbnb », explique l’entrepreneur, qui prend une commission de 20 % sur les réservations.

Relations parfois tendues avec les résidents

Pendant les Jeux, il espère surtout qu’il n’aura pas à gérer de conflits – le lot de toute conciergerie. Dans les copropriétés, les relations peuvent parfois être tendues, notamment lorsque des résidents sont excédés par le défilé de voyageurs. « Sur les boîtes à clés, je fais attention à ne pas abîmer les murs, à les mettre si possible à l’intérieur des boîtes aux lettres, pour ne pas créer de crispations », livre Benjamin Wuilmot.

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