Nigel Farage, le partisan du Brexit, candidat aux législatives britanniques du 4 juillet

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Nigel Farage lors d’une conférence de presse à Londres, au Royaume-Uni, le 3 juin 2024.

C’est la première surprise dans la campagne des législatives britanniques. Le champion du Brexit Nigel Farage a annoncé, lundi 3 juin, sa candidature au poste de député sous la bannière du parti nationaliste Reform UK, en pleine ascension et qui menace par la droite les conservateurs au pouvoir.

A 60 ans, ce pourfendeur de l’immigration sans aucun mandat, mais animateur vedette sur une chaîne conservatrice, est devenu en quelques années une figure emblématique de la droite dure britannique. Alors qu’il avait assuré il y a dix jours ne briguer aucun siège lors des législatives du 4 juillet, il a déclaré lundi avoir « changé d’avis ». « Je serai candidat », a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse dont la tenue a été communiquée seulement quelques heures plus tôt.

Il va également prendre la tête du parti Reform UK, jusqu’ici dirigé par Richard Tice, et dont il était président honoraire. « Il y a un rejet de la classe politique dans le pays, à un point jamais vu dans l’époque moderne », a affirmé Nigel Farage, assurant ne pas pouvoir « laisser tomber [les] millions de gens » qui rejettent, selon lui, la classe politique actuelle.

Lundi, en annonçant qu’il briguerait le siège de la circonscription de Clacton dans le sud-est de l’Angleterre, qui avait voté en masse en faveur du Brexit en 2016, il a dit vouloir mener « une révolte politique ». Renvoyant les conservateurs et les travaillistes dos à dos, en particulier sur le sujet de l’immigration au cœur du programme de Reform UK, il a estimé que « plus rien ne fonctionne dans ce pays ».

Cet ancien député européen à la personnalité clivante, qui a déjà tenté sans succès à sept reprises de se faire élire à Westminster, est actuellement animateur sur la chaîne de télévision conservatrice GB News, une tribune qui lui assure une certaine popularité auprès de l’électorat conservateur.

Admirateur de Donald Trump

Un temps soupçonné de vouloir rallier les Tories, dont certaines figures ne cachent pas leur sympathie pour lui, Nigel Farage s’est finalement tourné vers Reform UK, une formation nationaliste, héritière du parti du Brexit, en pleine ascension.

Selon le dernier sondage YouGov, le parti, qui pourfend aussi désormais les politiques climatiques, est crédité de 15 % d’intention de vote, à seulement cinq points des conservateurs, et loin devant les libéraux-démocrates, traditionnelle troisième force politique du pays. Même si, étant donné le mode de scrutin, cela ne garantit pas à Reform UK de remporter des sièges, la pression est forte sur les Tories, qui pourraient perdre des voix cruciales le 4 juillet.

Nigel Farage s’est fait connaître en 2016, au moment du référendum de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, pour laquelle il avait mené une campagne acharnée. Admirateur de Donald Trump − qui l’avait surnommé « Mr Brexit » − il a répété lundi que « le monde serait plus sûr avec Donald Trump à la Maison Blanche ».

Si les travaillistes dominent largement les intentions de vote à un mois du scrutin, Nigel Farage a assuré vouloir attirer « des millions d’électeurs » pour s’assurer que le Labour gagne avec une avance « bien plus petite » que ne le prédisent les sondages. Il a jugé que Reform UK pouvait « obtenir plus de votes que le parti conservateur », à la peine dans les sondages après quatorze années au pouvoir et la succession de cinq premiers ministres. « Notre plan est d’être le parti d’opposition dans le prochain Parlement et le plus important parti » du pays dans cinq ans, a-t-il affirmé.

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Le Monde avec AFP

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